Communauté Saint-Jean : “Haro sur le baudet !”
Une fois encore Golias fait ses choux gras de la grave crise secouant actuellement la Congrégation Saint-Jean. Comment pourtant ne pas trouver très étonnantes ces félicitations appuyées et répétées en direction des évêques français en charge d’une communauté nouvelle qui, avec d’autres des années quatre-vingt, a siphonné toutes les vocations ? De quoi agacer, évidemment ! Certes plusieurs d’entre elles sont à ce jour coulées mais il reste encore, quoique vacillante, celle-ci : les frères, les sœurs de Saint-Jean et les sœurs apostoliques de Saint-Jean. Qu’on ne s’inquiète pas trop, l’iceberg a touché le navire et le naufrage est désormais proche. Ceux qui s’étaient juré de détruire cette communauté ou d’en faire défroquer les membres jusqu’au dernier peuvent être contents !
Renseigné de manière incroyable de l’intérieur – comment pourrait-il en être autrement ? – Golias dont l’amour de l’Église n’est pas précisément la marque de fabrique applaudit aujourd’hui aux différentes mises à l’Index de telle ou telle sœur contemplative, de l’action répressive de tel ou tel évêque que le mensuel vouait encore aux gémonies il y a peu. Il n’est pas jusqu’au cardinal responsable à Rome dont l’action ne soit saluée ! Cette alliance avec l’Église officielle est tout à fait nouvelle et semble ne devoir perturber personne. Golias irait-il à Canossa ? Non, bien sûr mais voyons-y plutôt l’alliance d’Hérode avec Pilate !
Reste que cette crise n’est ni plus ni moins qu’une affreuse « guerre civile » ! Sanglante même ! Les articles de La Vie et de La Croix puis du Monde, bizarrement peu relayés sur twitter, l’ont tous été par des prêtres. Trop contents de voir cette communauté mordre la poussière ? Peut-être mais je constate en tout cas que les soutiens aux sœurs contemplatives, quand elles en ont eus, viennent essentiellement de milieux dits progressistes et d’évêques libres. Je constate a contrario que la grammaire des principaux reproches faits aux sœurs dessine plutôt une allure tradi pour ne pas dire intégriste dans le formel massif des récriminations. Formel de la clôture, formel de la liturgie, formel de l’obéissance, formel de la formation de l’esprit. Formel surtout des sanctions d’un autre âge. En un mot comme en cent, formel répréhensible d’une vision archaïque de la femme.
Qu’on ne voie pas que la Communauté Saint-Jean même avec ses manquements graves reste en-deçà de ce qui se passe dans les diocèses de France ou plus largement du monde relève pour moi de l’énigme. Leurs manquements sans cesse stigmatisés restent bien en deçà de ce qui s’est passé dans les années post-conciliaires, en ce temps où les prêtres étaient dans la force de l’âge et des tentations, cet âge d’engagement des frères et des sœurs de Saint-Jean. Que le chantage puisse également exister dans cette crise intestine, cela m’a traversé l’esprit et je n’en serais finalement pas surprise. Calomnier le blanc fondateur fait diversion, c’est certain. Ça arrange même, il est mort ! L’âne de la fable, souvenons-nous-en, n’avait tondu et donc volé qu’un peu d’herbe. C’était « un crime abominable » à côté des crimes du loup, et du lion même qui avait quelquefois mangé « le berger » ! H.B.
Photo : H.B. Un Christ à Lourdes.
“Ils regarderont Celui qu’ils ont transpercé” (Jn,19,37)
Lettre à un ami du Père Marie-Dominique Philippe o.p. en ligne.