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CFTC-Commerce : le CAD se pose des questions

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Nous avions tôt fait part de notre étonnement sur ce blog à propos du double langage de la CFTC : une position ferme de son Vice-président Joseph Thouvenel coexistant avec celle d’Éric Ertz très étrangement prêt à toutes les négociations, soit à l’ouverture de nouvelles brèches dont on sait qu’elles ont le rôle de dominos dangereux emmenant tous les autres. Le Collectif des Amis du Dimanche réagit dans un article “La CFTC, le “c” entre deux chaises ?” :

 

C’est une lettre très curieuse que Patrick Ertz, président de la fédération du commerce CFTC, a envoyé à Denis Combrexelle, directeur général du travail.

Dans ce courrier, il rappelle que sa fédération est opposée à l’extension des dérogations, et donc à la publication d’un nouveau décret dérogatoire pour les bricoleurs, mais conclut par des demandes « au cas où le décret serait maintenu », ce qui ne va pas manquer d’être. Dès lors, il s’agit juste d’un accord implicite à une chose à laquelle il est opposé.

La CFDT et la CFTC avaient signé l’accord précédent sur le décret bricolage, ce qui avait failli faire échouer la procédure devant le Conseil d’État, qui a abouti à sa suspension. Ici, la CFTC continue sur sa lancée : « je suis contre, mais je vote pour », ce qui encourage le gouvernement à rédiger un nouveau décret.

Il est possible que cette stratégie soit liée à la réforme de la démocratie sociale qui constitue pour la CFTC un aiguillon enfoncé profondément. Avec une belle représentativité dans le secteur, elle ne peut pas risquer de voir fondre sa base par un positionnement conforme à ses valeurs et elle obéit alors à ses instincts à court terme plus qu’à son identité sur le long terme. C’est sans doute la real politik puisqu’on a fait des syndicalistes des hommes politiques soumis aux suffrages et que c’est une question de vie ou de mort. La CFTC est aujourd’hui la plus faible des confédérations et joue sa survie dans le paysage syndical. On verra bien si c’est au prix de son âme.