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Candidats aux municipales à Lille : tout est-il donc permis ?

La Cène de la TSEC Lille

 

Chose vue à Lille, une semaine avant l’affaire de l’urinante Femen. En plein après-midi de shopping, sur une petite place bondée, une drôle de parade se prépare. Un type en soutane et col romain, cheveux en bataille, harangue la foule. Il est flanqué d’un chariot de supermarché où s’accroche une affiche glauque mimant la Cène des catholiques. Il appelle à voter pour lui. Le faux prêtre se présente, en effetETSC-Lille-copie-1.jpg, comme vrai candidat à la mairie de Lille en 2014. Pas de croix pectorale mais un énorme euro doré pendant à une chaîne non moins dorée. Cet « évêque »-là se fait appeler Saint-Père de l’Église de la Très Sainte Consommation !

 

Qui est donc cet agité du bocal ? Twitter recèle bien sûr toutes les réponses. Très vite, je tombe sur un compte qui vérifie parfaitement ce qui m’est raconté. Puis de Twitter à Facebook, il n’y a qu’un pas. Je trouve trace de la fameuse affiche, certes pas très lisible sur la photo de Twitter, mais celle de Facebook est explicite. Ces zozos ne laissent planer aucun doute sur leur volonté … de blasphème – que dis-je ? – sur leur volonté … d’humour …

 

Un homme, badaud à cette heure-là précisément samedi dernier, ne supportera pourtant pas de voir caricaturer l’Église et le sommet de la foi catholique en plein Avent, en pleine préparation de Noël. Son sang ne fait qu’un tour. Il s’empare du micro de l’énergumène pour lui demander devant la foule s’il se serait permis le même détournement avec Mahomet. Sur ce, il décroche l’affiche et la chiffonne sans ménagements. Mais, vous l’aurez deviné, le grand manitou de cette cérémonie artistique de rue n’a pas ri du tout à cet humour-là, à cette liberté-là, a tôt fait d’inverser les choses.

 

Qui était intolérant à votre avis ? Comme toujours le diktat du rire grossier ne peut souffrir qu’on y oppose les simples arguments d’évidence. On est sommé désormais de rire de tout, et de l’Église catholique en particulier. Beurk ! Tout ça va mal finir. H.B.