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Argo, le vrai faux film de la dernière chance

 

Argo.jpgQuel film ! Argo de Ben Affleck vous clouera au fond de votre fauteuil dans un suspense rare. Jamais le gros plan sur les roues d’un avion quittant une piste vous aura autant soulagé bien que vous connaissiez la fin avant même le début du film. Les chiffres parlent d’ailleurs d’eux-mêmes avec les 803.367 spectateurs séduits en trois semaines. Le million d’entrées sera atteint sans nul doute bientôt. Et pour cause. Vous voilà pris dans les mailles d’une intrigue historico-politique plus que vraie, un vrai stupéfiant, celui d’un dossier de la CIA déclassifié par Bill Clinton en 1997 comme le rappelle le générique de fin. Six Américains pris au piège d’une émeute terrible sous la révolution iranienne se réfugient in extremis dans les murs de l’Ambassade du Canada, l’allié du Nord qui jouera jusqu’à la fin de l’affaire des otages un rôle moteur de coopération aussi efficace qu’héroïque. Un rythme incroyable est donné dès les premiers plans avec l’impressionnante chute de l’Ambassade américaine aux mains des Iraniens hors d’eux que les États-Unis hospitalisent le Shah se mourant d’un cancer. La terreur monte, dense, effrayante, vous êtes saisi. Cela durera jusqu’à la fin. Scènes ahurissantes que celle du souk, que la tirade en farsi de l’un des pseudo-membres de l’équipe du tournage essayant de convaincre la milice de leur couverture, que cette image de l’Enfant Jésus de Prague qu’on glisse subrepticement entre les pages du scénario avant de s’engager dans la dernière phase de danger.


Bien sûr, il y aura les moments comiques de la mise en place de la supercherie hollywoodienne, quelques moments doux également comme ceux de Tony Mendez, l’exfiltreur taiseux (Ben Affleck), avec son fils. Ces instants d’intimité ouvrent d’ailleurs et concluent l’histoire dans une structure narrative circulaire : le fils inspire le père dans son idée loufoque si géniale ; le père remercie le fils dans une image finale émouvante auréolée d’une réconciliation familiale. L’une des maquettes du story-board libérateur trône au milieu des héros intergalactiques et autres héros de la Planète des Singes. L’esthétique très léchée du film plonge le spectateur dans cette fin des années soixante-dix agitée. Plus que la mode kitsch ou les énormes lunettes des protagonistes, c’est la tonalité vaguement jaunie des images qui crée un effet de réel particulièrement réussi. On s’y croit. On est dedans. On s’identifie aux héros. Une histoire impeccable, de l’action, de l’héroïsme, de l’humain. Une belle fin ! Une bonne fin ! Que demander de plus ? H.B.


Sur Slate, « Argo en vrai ! »

 

Le Masque et la plume du 18 novembre (critiques enthousiastes) – Argo curseur 5’11
“Mission impossible en version réelle”, “presse très élogieuse”, “on doit des excuses à Ben Affleck”, “un grand film”, “un hymne au cinéma”, “haletant”, “chapeau, Ben Affleck ! “, “un vrai plaisir crescendo”, “diablement efficace”…

 

 

Bande annonce VOST