Ainsi soient-ils : entre comm’ racoleuse et fiction sensible
Après avoir vu les deux premiers épisodes en replay sur le site d’Arte, on reste assez médusé du décalage existant entre les affiches, teasers et autre bande annonce provocateurs, jouant sur la fibre scandaleuse, racoleuse même, et la fiction elle-même dont on ne peut que saluer finalement la facture très soignée, et l’excellent jeu des acteurs, (Michel Duchaussoy, Jean-Luc Bideau, Samuel Jouy). Les deux extraits de mon post précédent, la réaction de La Vie et celle de l’évêque de Gap, Mgr Di Falco, paraissaient contradictoires ; en réalité, elles sont sans doute toutes les deux vraies. Question de points de vue en effet, celui d’un évêque d’un côté, celui de la piétaille de l’autre. En effet, ces premiers épisodes mettent à mal subtilement la hiérarchie de l’Église, pas les séminaristes qui offrent en fin de compte un visage attachant dans leur générosité et leur sacrifice difficile de vie. Alors oui, « carnavalesque » et généralisante mise en scène d’un prélat, oubliant que Paris n’est pas Montauban ni Saltillo, mais oui également, quelques perles de la spiritualité chrétienne comme ce si beau Tolle, lege au cœur de la rencontre de José et de Fromenger dans la librairie. Symbolique image d’un Christ qui pleure … de pluie et qui s’écroule en fin d’épisode. Scène également inouïe que celle du cardinal Roman entouré de ses conseillers en communication où l’on voit que le « cœur d’activités », « la messe », n’est pas cœur de comm’ ! Et sans doute ne le sera-t-elle jamais n’en déplaise à notre prêtre vrp branché sur l’air du temps. Condensé clé d’une tension réelle dans l’Église, doctrine, foi versus oeuvres sociales… À suivre bien sûr. Il reste six épisodes à voir ! H.B.