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À propos des 37 millions d’euros dus de Bricorama à FO

Lu sur le site travail-dimanche.com, site du Collectif des Amis du dimanche en chapeau de l’article relayé de 20 minutes

 

Bricorama est une société en bonne santé. Avec un bénéfice 2011 de 24,1 millions d’euros (pour un CA de 951 millions d’euros), son directeur, M. Bourrelier, a fait le choix délibéré de ne pas obéir à une injonction judiciaire qui lui avait été signifié en janvier, lui intimant de respecter la loi (nous ne voulons pas dire ici qu’il ne faut pas revenir sur cette loi, bien au contraire).


Son risque était calculé : une amende de 30.000 euros par ouverture, mais des gains substantiels (15% de CA, selon ses dires) grâce à cette ouverture illégale, sans parler des gains publicitaires que lui apporte la médiatisation de son action, gains qui risquent tout de même de se retourner contre lui.


Son choix d’une ouverture illégale était un pari, pari que se refusent pour le moment de faire tous ceux qui pourraient aussi le faire, les Carrefour, Auchan, et autres grands distributeurs, mais aussi le droguiste du coin, qui vendent aussi des marteaux et des clous, et sont pourtant fermés le dimanche dans beaucoup de cas. Si Bricorama ouvre partout, au nom de quoi pourrait-on demander à quel magasin que ce soit de fermer le dimanche ?


Économiquement, le pari pouvait être gagnant, surtout si la Justice optait pour le laxisme escompté par M. Bourrelier. Et pour cela, M. Bourrelier n’a pas lésiné sur les moyens : tentative d’intoxication des députés par un lobbying de marchand de lessive, tentative de manipulation de l’opinion publique par l’achat de sondages biaisés, tentative d’intimidation de FO au cours des négociations par l’organisation de manifestations manipulées, etc.


Maintenant, M. Bourrelier, refusant d’assumer sa mauvaise gestion, refusant le risque que son enseigne soit remplacée par d’autres, au comportement plus citoyen, et refusant même la négociation proposée par FO, voudrait faire pleurer la ménagère en lui faisant croire qu’il serait obligé de fermer ses magasins, et qu’il se vengerait en licenciant son personnel et en lui supprimant son intéressement ? Mauvais joueur.