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“Constantin Le Grand, aux racines de l’Europe”

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Le congrès international, « Constantin Le Grand, aux racines de l’Europe », se déroulera dans sa première partie au Vatican du 18 au 21 avril 2012. Il est organisé par le Conseil pontifical des sciences historiques à l’occasion du 1.600e anniversaire de la bataille du Ponte Milvio et de la conversion de l’empereur Constantin.

 

Le deuxième volet doit se tenir en 2013 à Milan pour la commémoration de l’Édit de Milan qui, nous rapporte l’agence VIS, fixa « la liberté de culte dans l’empire romain et mit fin aux persécutions dont les chrétiens étaient souvent les victimes. Cette phase abordera la “révolution constantinienne” tandis que la présente sera consacrée au contexte du règne de Constantin et aux rapports de l’Etat avec les chrétiens avant 313, et en particulier à l’idée de liberté religieuse tant du point de vue du souverain que du sénat romain. Le thème central abordé sera la question de la conversion et du baptême de Constantin, ainsi que de son rapport aux chrétiens après la victoire du 28 octobre 312 contre son rival Maxence. Influencés par Eusèbe de Césarée, les historiens anciens virent dans cette victoire une intervention divine. “Cette bataille, qui fut un événement de grande importance militaire, devint rapidement le symbole fondateur d’un monde nouveau, né de la rencontre entre cet homme et le christianisme. La conclusion de l’ère des persécutions impériales anti-chrétiennes favorisa l’évangélisation de l’empire, et désigna le profil de la future Europe chrétienne, où fleurirent des valeurs comme la dignité humaine, la coopération Église État, la liberté de conscience, de religion et de culte. Ainsi a commencé l’élaboration du patrimoine humaniste et culturel de l’Europe, qui se forgera au long de nombreux siècles. Son noyau remonte à la révolution constantinienne”.»

 

Repos dominical : la date charnière du 3 juillet 321


Relisons pour l’occasion l’Histoire du repos dominical de Daniel Perron (Lharmattan, 2010), lu pour la revue Liberté politique (n°50). Particulièrement éclairantes, les pages consacrées justement aux premiers siècles du christianisme, notamment celles rapportant comment Constantin, fils de sainte Hélène, au IVe siècle l’emportant sur Maxence au pont Milvius dans une « victoire surprise » devint chrétien. Avec le repos dominical qu’il définit et institue le premier, le 3 juillet 321, Constantin ouvre la brèche en congédiant le paganisme et en donnant une règle de droit qui sera ensuite « retranscrite dans le code théodosien ».

 

Retenons ce petit florilège des avancées du repos dominical, non dénuées encore de paganisme : les jeux du cirque, plaisirs abominables et cruels, là où l’on « tue un homme injustement » sont d’abord interdits le dimanche. Ce jour-là, il faut « faire des actions propices », « occuper son temps à faire le bien », « ne pas empêcher la libération de l’état d’esclave » ; avec le texte de 386 confirmant la première disposition de Constantin, sera prôné l’arrêt des chicanes juridiques, avec « impossibilité d’exiger le paiement d’une dette publique ou privée ». Sommet dans ces prescriptions, une autre « règle d’humanité dominicale » au jour du soleil devenu dimanche chrétien est édictée succédant à celle de 320 où était déjà imposé que tous les prisonniers puissent voir le soleil quotidiennement : « Que les juges, tous les dimanches voient et interrogent les accusés qu’on aura fait sortir de la surveillance carcérale de peur qu’un traitement humain ne soit refusé à ces détenus par des gardiens corrompus. » H.B.