10 juin 2012, Fête-Dieu, fête du Corps et du Sang du Christ
Visages du dimanche
Selon l’Agenda 2012-Louis Vuitton qui répertorie les jours fériés, les fêtes religieuses et fêtes nationales du monde, quatre pays chôment pour la Fête-Dieu qui tombe normalement en semaine un jeudi, soixante jours après Pâques : l’Allemagne, l’Espagne, la Suisse, le Brésil. En France, la Fête-Dieu n’est plus chômée mais est fêtée le dimanche qui suit, en 2012, ce 10 juin. Une semaine avant la fête du Sacré-Coeur.
« Travaillez non pas en vue de la nourriture qui périt, mais en vue de celle qui demeure pour la vie éternelle » (Jn 6, 27)
C’est pour cela que le Seigneur dit : “travaillez”, c’est-à-dire, recherchez en travaillant – autrement dit, méritez par vos travaux – non pas “la nourriture qui périt”, celle qui est corporelle – “les aliments sont pour le ventre et le ventre pour les aliments, et Dieu abolira l’un comme les autres (1Co 6, 13), parce qu’on ne fera pas toujours usage des aliments, mais “travaillez” en vue de cette nourriture, celle de l’esprit qui demeure pour la vie éternelle”. Cette nourriture est Dieu lui-même en tant qu’il est la vérité à contempler et la bonté à aimer qui nourrissent l’esprit – Mangez mon pain (Pr 9,5). “Elle l’a nourri d’un pain de vie et d’intelligence” (Si 15, 3). Cette nourriture est aussi l’obéissance aux commandements divins – “Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé” (Jn 4, 34) ; et encore le Christ lui-même – “C’est moi qui suis le Pain de vie”. (Jn 6, 48) “Ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson” (Jn 6, 56), cela en tant que sa chair est conjointe au Verbe de Dieu qui est la nourriture dont vivent les anges. Plus haut, à propos de la boisson corporelle et de la boisson spirituelle, il avait mis en lumière une différence semblable à celle qu’il établit ici entre la nourriture corporelle et la nourriture spirituelle : “Quiconque boit de cette eau aura encore soif, mais celui qui boit de l’eau que moi je lui donnerai n’aura jamais soif” (Jn 4, 13). La réalité en est que les réalités corporelles sont corruptibles, tandis que les réalités spirituelles, et Dieu plus que tout, demeurent éternellement.
Saint Thomas d’Aquin, Commentaire sur l’évangile de saint Jean, n°895.
Photo : Messe miraculeuse de saint Martin, Simone Martini, (XVe s.),
Basilique de San Francesco, Assise.