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À Turin, le pape enjoint aux jeunes d’aller à contre-courant

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Troisième voyage à Turin en presque vingt ans ! Il s’agit même de ma troisième vénération du Saint-Suaire avec, si je puis dire, mon troisième pape ! J’ai en effet choisi à chaque fois les dates où les papes venaient en personne se recueillir devant “le linge précieux” pour me rendre également à Turin, capitale de ce Piémont si particulier : Jean-Paul II en 1998, Benoît XVI en 2010, et désormais François ce 21 juin 2015. La sécurité est beaucoup plus draconienne cette fois-ci, et a fermé le Dôme et ce samedi et ce dimanche de 2015 à cause du voyage papal. Heureusement que j’avais prévu de rester jusqu’au lundi. Je l’ai échappé belle…C’eût été un comble de venir à Turin et de ne pas pouvoir vénérer le Suaire…

Dimanche : Levée à 5h45, j’étais dans la foule à attendre dès 6 heures. Et lorsqu’à 7h30, les barrières ont filtré les fidèles turinois, les gardes ont vite été débordés par les groupes et j’ai fait presque miraculeusement partie d’un flux qui passait sans contrôle pinailleur. Je me suis retrouvée dans le premier carré sans pass ! À 09:15, les écrans géants retransmettaient le discours du pape au monde du travail et la vénération devant le Saint-Suaire pour la foule rassemblée Place Vittorio Veneto. À 10h le pape était au milieu de nous pour la messe dominicale. À 18h la formidable rencontre avec les jeunes : « Vivre, pas vivoter ! ». Vivre !”

Chemin de pèlerinage

Le lendemain, le Dôme de la Cathédrale Saint-Jean Baptiste s’ouvrait à nouveau pour la foule dont j’étais. Ayant réservé, je me dirigeai vers le parcours du pèlerin et passai par “le chemin des saints” pour arriver dans une salle projetant une vidéo de préparation à la vision de “l’icône”. Enfin vint la stase de la vénération, la plus longue qu’il m’ait été donné de faire. Les précédentes fois, les pèlerins passaient lentement devant le Saint-Suaire sans s’arrêter tant il y avait de monde. Cette fois-ci, une vraie prière était possible, tout devant, sans foule. Il faut dire que nous étions aux tout derniers jours de l’ostension exceptionnelle.

On ne dit pas assez que l’église Jean-Baptiste est ouverte dès 7 heures pour la messe et que son accès est libre de toute réservation, ad libitum.  Certes, il y a régulation pour y entrer : attente de quelques minutes, fouille, passage de portiques de sécurité, mais une fois dans  l’église à quelques mètres du Saint-Suaire, vous pouvez venir prier le temps que vous voulez. Bien dissocier donc la réservation pour le vénérer de très près et la possibilité de le voir de plus loin.

Il faut scruter longtemps pour que les yeux s’habituent à la pénombre d’abord, distinguent les marques brunes presque effacées ensuite. L’homme du suaire m’interroge depuis tant d’années. Il m’aide à penser le moment ultime de toute vie : la mort et l’au-delà de la mort. Que restera-t-il en effet de nous ? Tout disparaît-il quand notre corps disparaît ? Subsiste-t-il quelque chose de nous ou tout meurt-il ?

Qui est l’homme du Suaire ?

L’effigie à peine visible de l’homme du suaire, homme mort, cadavre, qui a imprégné le linge on ne sait comment nous emmène sur la voie d’un événement extraordinaire et d’une réponse d’espérance. La lumière et la chaleur qui ont permis cette trace inexpliquée à ce jour annoncent-elles ce qui arrivera à tout homme ? Un linceul vide, affaissé, signe d’une résurrection qui met la mort KO ? Je le crois…

Lire sur le site de Radio Notre-Dame : “Le pape François rappelle à la jeunesse de vivre à contre-courant”

Lire sur le site d’Aleteia : “Le pape aux jeunes à Turin : Ne prenez pas votre retraite à vingt ans !”