JMJ 1997 à Paris : le succès du grand Jubilé déjà là
Il y a vingt ans, Jean-Paul II dirigeait ses pas une nouvelle fois vers la France. Une nouvelle fois, grâce aux journées mondiales de la jeunesse en 1997, le saint-père venait visiter la fille aînée de l’Église comme il l’avait nommée lors de son premier voyage en 1980.
J’ai aimé
J’ai aimé me lever à trois heures du matin pour être là au Bourget ou veiller tard au Parc des Princes, réserver plus d’un an à l’avance un hôtel en 1996 à Sainte-Anne d’Auray. J’ai aimé dormir à la belle étoile à Longchamp après la veillée baptismale pour attendre avec d’autres veilleurs la messe du dimanche, le lendemain. J’ai aimé écouter cette voix slave sous la pluie et le vent ou sous un soleil de plomb comme à Gerland. J’ai aimé l’espérer de longues heures de jour comme de nuit. J’ai surtout aimé l’attendre à Lourdes près de la grotte en 2004 dans ce si grand silence de respect.
Bien sûr, si Jean-Paul II est venu à moi, à nous, nous devançant toujours, je suis venue à lui. Que ce soit à Rome lors de la première journée mondiale de la jeunesse en 1984, puis encore en 1985. Que ce soit à Turin en 1998 pour vénérer avec lui le saint suaire. Comme nous touchera alors le merci qu’il fera sur son lit de mort à tous les jeunes du monde qui ont répondu présents à ses invitations !
1997 : vers le grand jubilé de la miséricorde
Mais dans le tourbillon de toutes ces années fertiles, 1997 fut une année particulièrement importante. Depuis 1994, Jean-Paul II préparait avec la lettre apostolique Tertio millenio adveniente l’entrée de l’Église dans le troisième millénaire, le grand Jubilé de la miséricorde en l’an 2000. Les nombreuses années saintes qu’avait proclamées le pape slave depuis son élection en avaient été comme les répétitions et les annonces zélées, 1983, 1987…
Il y avait eu d’abord la “vaste action de sensibilisation” dès 1994. Il était ainsi possible “d’aborder la deuxième phase, celle de la préparation proprement dite”. Elle devait s’étendre “sur une période de trois années, de 1997 à 1999. La structure thématique de ces trois années, centrée sur le Christ, Fils de Dieu fait homme, … théologique, c’est-à-dire trinitaire.”
C’est dans cette optique que le voyage de Jean-Paul II en France s’inscrit en 1997 au cœur de la réflexion sur le Christ, “Verbe du Père, fait homme par l’action de l’Esprit Saint.” Le jubilé s’annonçait “christologique” célébrant “l’Incarnation du Fils de Dieu, mystère de salut pour tout le genre humain. Le thème général était « Jésus Christ, unique Sauveur du monde, hier, aujourd’hui et à jamais » (cf. He 13, 8).
JMJ à Paris : à la dernière minute
En pleines vacances en Bretagne, n’ayant pas l’intention de me rendre à Paris, n’ayant plus vingt ans, j’entends alors radios grincheuses, télévisions pessimistes et mauvaises langues jouer les oiseaux de mauvais augure, traiter le voyage de Jean-Paul II avec désinvolture. Mon sang ne fait alors qu’un tour, je prends un billet de dernière minute et me retrouve à Paris en deux temps trois mouvements. Je ne faisais alors partie d’aucun groupe mais l’organisation hors-pair avait aussi prévu des inscriptions individuelles. J’ai ainsi rejoint le Champ de Mars, puis ce fut Longchamp et son million de participants, la surprise du million, le miracle du million qui étonna les journalistes qui avaient été si prompts à faire de ce voyage un échec avant même qu’il n’ait commencé.
“Maître, où demeures-tu ?”… La question johannique de la recherche de Dieu, de la quête intérieure de Dieu, de sa présence fut au cœur de l’homélie dominicale. Saint Jean-Paul II, de sa fenêtre du ciel, continue aujourd’hui à nous la poser au travers de la succession apostolique qui ne fait, n’a fait et ne fera jamais défaut. C’est notre foi, notre espérance. Dieu est. Dieu reste avec nous. Même quand il se fait tard. Même quand la nuit tombe. Il ne tient qu’à nous avec sa grâce qui ne peut manquer d’en chercher toujours fidèlement son lieu.
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Moins d’un an après les JMJ de 1997, Jean-Paul II sort la lettre apostolique Dies domini, sur le repos dominical : préserver la place centrale de ce “seigneur des jours” dans une semaine ordonnée de sept jours.
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