Ludovine de la Rochère à l’ONU : la GPA une nouvelle forme d’esclavage
Pour certains esprits aussi forts qu’éclairés, parler des mêmes sujets seraient tourner en rond, ne pas aller de l’avant. Eh bien non ! Ce blog continuera à vous parler des combats essentiels de notre temps : repos dominical, ouverture de la PMA et de la GPA aux couples de même sexe, questions culturelles. Il ne radotera pas. Bien au contraire, il tiendra ses sujets. Il ne veut surtout pas renoncer devant les effacements en cours, cette table rase qu’une certaine modernité voudrait imposer à tous.
Des conséquences du mariage pour tous sur la filiation, nous reparlons donc.
À l’ONU
La dernière actualité date du 20 juillet dernier. Ludovine de La Rochère, Présidente de La Manif Pour Tous, était présente à New-York au Forum politique de l’ONU pour le développement durable (1), et a plaidé contre la GPA. Je transcris ici son intervention de près de trois minutes.
“Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,
Une nouvelle forme d’exploitation de la femme se développe depuis quelques années qui doit être combattue afin de réaliser le but 5.2 de l’Agenda 2030 qui est d’éliminer de la vie publique et de la vie privée toutes les formes de violence faites aux femmes et aux filles et tout type d’exploitation. Il s’agit de la pratique des mères porteuses autrement appelée gestation pour autrui, GPA.
GPA, le marché de l’humain
Sur tous les continents, des femmes sont exploitées à des fins reproductives, réduites à leur utérus, utilisées comme des incubatrices, comme des outils. Elles sont ainsi instrumentalisées parce qu’elles sont femmes. Leur sexe est la cause de leur instrumentalisation. Cette pratique des mères porteuses est contraire à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes et des filles : le but n°5 de l’Agenda 2030. Tous les intervenants de ce marché, sauf la mère porteuse, tirent des profits hautement lucratifs de ce marché de l’humain : biologistes, médecins, avocats, commerciaux, financiers, assureurs etc. La mère porteuse au contraire est faiblement rémunérée ou indemnisée, voire pas du tout quand la gestation est faite dans le cadre d’accords prétendument altruistes. La femme est alors doublement victime.
La pratique des mères porteuses est une nouvelle violence faite aux femmes, une intrusion majeure dans leur être et leur vie intime. La grossesse implique puissamment leur corps et leur psychisme. Ses conséquences sont profondes et ce, dans la durée. L’article n°1 de la Convention relative à l’esclavage de 1926 définit l’esclavage comme l’état ou condition d’un individu sur lequel s’exercent les attributs du droit de propriété ou certains d’entre eux. La pratique des mères porteuses qui consiste à disposer de la femme est une forme d’esclavage. Tout individu organisant ou utilisant une femme à des fins reproductives la prive sciemment du plein exercice de sa liberté et de ses droits sexuels et reproductifs. Sa liberté et ses droits sexuels lui sont retirés dans le cadre du contrat de GPA et ses droits reproductifs lui sont confisqués. Toute mère porteuse est une victime.
Pour avoir rencontré nombre d’entre elles, je peux témoigner du fait qu’elles sont toujours des femmes en situation de pauvreté économique, éducationnelle et souvent vulnérables psychiquement soumises à de fortes pressions.
Mesdames, Messieurs, la dignité de la femme n’a pas de frontières. Nous avons aujourd’hui rendez-vous avec l’Histoire. Nous devons aux femmes et aux filles l’abolition universelle de la gestation pour autrui.
Je vous remercie.”
Le pape lance un appel le 30 juillet
Concomitamment, le 30 juillet dernier, Journée mondiale de la dignité des victimes de la traite d’êtres humains voulue par les Nations unies, le pape François a, de son côté, lancé lors de l’Angélus (à 10:13), un nouvel appel contre la traite et l’esclavage, cette “plaie aberrante” et “criminelle”. Pensant aux victimes « innocentes de l’exploitation économique ou sexuelle et du trafic d’organes », le pape exhorte à ne pas trouver cela normal. La question n’est certes pas religieuse, mais rien de ce qui humain n’est étranger au chef des catholiques. L’Église experte en humanité reste l’une des instances les plus attentives à ces questions de réduction ou de chosification de l’humain, l’îlot de résistance à toute aliénation de l’homme. Elle traque toute défiguration de la personne humaine.
En cette fin de mois de juillet, au cœur des vacances, deux veilleurs se sont faits entendre. Écouterons-nous ?
(1) Du 13 au 20 juillet 2016, forum politique de haut niveau (HLPF) était organisé par les Nations unies à New York qui vise à assurer le suivi de la mise en œuvre des 17 objectifs de développement durable (ODD) adoptés en septembre dernier pour mettre fin à la pauvreté, lutter contre les inégalités et l’injustice et faire face au changement climatique d’ici à 2030.
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À noter de près
l’amendement “antiraciste” (défendu par par Pierre-Yves Bournazel LR) voté dans la loi Confiance dans la nuit du 24 au 25 juillet, en plein débat sur la moralisation de la vie publique. L’Assemblée nationale a adopté un amendement qui condamne à une peine d’inéligibilité applicable aux personnes reconnues coupables de racisme, d’antisémitisme, de négationnisme, d’homophobie, d’incitation au terrorisme, d’apologie de crime contre l’humanité et de toute forme de discrimination.
J’ai demandé à rendre inéligibles les personnes condamnées pour racisme, antisémitisme, négationnisme et homophobie. @AssembleeNat pic.twitter.com/evr810hP6X
— PierreYves Bournazel (@pybournazel) 25 juillet 2017
Comme depuis le début du débat du Mariage Pour Tous, les opposants sont sentis comme homophobes, on n’a pas de mal à penser qu’il s’agit d’une loi de circonstance. Un verrouillage très inquiétant.