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Exposition “Le Mystère Le Nain” au Musée Louvre-Lens : réussite totale

Carte blanche du 26 juin 2017 – Bienvenue au Musée Louvre-Lens

Louis Daufresne : Avec un coup de cœur  : c’est le musée du Louvre-Lens dans les Hauts-de-France. Depuis 2012, sur l’ancienne fosse n°9 des mines, le musée a émergé donnant une orientation culturelle exceptionnelle à une région sinistrée par le chômage. C’est ce que vous avez découvert…

Hélène Bodenez : Oui cela fait cinq ans maintenant, Louis, que l’aventure culturelle poursuit son chemin original. Avec des élèves de classes préparatoires, nous avons délaissé Paris le temps d’une journée pour nous délecter de l’exposition Le Mystère Le Nain. C’étaient les derniers jours.  Une heure de TGV et hop, nous voilà rendus. Puis nous délaissons la navette et décidons de prendre le pouls de la ville et de nous rendre à pied au musée. 25 petites minutes de marche.

L.D. : Pourquoi le « mystère » Le Nain ?

H.B. : C’est Nicolas Milovanovic, commissaire de l’exposition, qui nous en donne l’explication (voir la vidéo ci-dessous) : « ces artistes nous échappent, ils sont très singuliers, un peu les ovnis de la peinture du XVIIe siècle. » Ce sont trois frères peintres travaillant dans le même atelier et dont on essaie de savoir encore aujourd’hui qui a peint quoi. Si « Louis le génie méconnu, Antoine le portraitiste et Mathieu l’ambitieux » ponctuent les sections de l’exposition, force est de constater que malgré la connaissance fine des experts, le mystère reste bien épais. Une seule signature sans prénom « Le Nain fecit » et parfois pas de signature du tout. Des tableaux attribués longtemps à Le Nain et puis qui ne le sont finalement plus. Picasso par exemple admirait Le Nain, nous a dit notre guide, et avait acheté une toile « Le cortège du bœuf gras » qu’il pensait vraiment de la main de Le Nain. Eh bien aujourd’hui, on le pense d’un autre, du Maître des Cortèges !

L.D. : Si certaines œuvres ne sont plus des Le Nain, on découvre d’autres Le Nain également au musée du Louvre-Lens

H.B. Exactement comme la toile Le Christ chez Marthe et Marie mais surtout un chef d’œuvre « absolu » que l’on ne connaissait pas il y a trois ans, le Saint Jérôme, l’un des clous de l’exposition. De manière incroyable, il réapparaît dans une brocante. On en redécouvre donc régulièrement comme La Déploration sur le Christ mort. D’autres dorment encore sans aucun doute dans des greniers, des réserves de musées. Fascinant !

L.D. : Vous avez été conquise ?

H.B. : Oh, une exposition déployée avait un dynamisme peu courant. Ces énigmes d’un tableau à l’autre forçaient votre attention, aiguisaient votre curiosité, emballaient votre esprit, affinaient votre goût. Se plonger au cœur d’un génie artistique si complexe, quoi de plus piquant ?

L.D. : Voilà pour l’escapade donc, l’exposition “Le Mystère Le Nain”. Et puis le musée en tant que tel alors ?

H.B. : Un accueil parfait pour des groupes : espaces dédiés, casiers au vestiaire, aires de pique-nique agréables à l’intérieur ou à l’extérieur, climatisation… Une exposition permanente aussi à ne pas à dédaigner, La Galerie du temps : des chefs d’œuvre du Louvre organisés selon une chronologie pédagogique. Une classe de jeunes répondaient à un questionnaire de leur professeur avec papier et crayon. Loin du tout numérique, le parcours instruisait vraiment. L’école comme on la rêve !

L.D. : Merci Hélène Bodenez, une bonne idée Le Musée du Louvre-Lens, avec notamment cette exposition dont nous parlions aujourd’hui, Le Mystère Le Nain…

H.B. : C’est le dernier jour aujourd’hui…

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Télécharger les ressources pédagogiques de l’exposition.

Télécharger les ressources pédagogiques de La Galerie du temps.