Emmanuel Macron s’agite en épouvantail devant Sens commun
Carte blanche du 27 mars 2017 – Emmanuel Macron s’agite en épouvantail devant Sens commun
Marie-Ange de Montesquieu : Emmanuel Macron joue à l’épouvantail ?
Hélène Bodenez : Le candidat d’En Marche a toujours voulu montrer un visage de pacificateur de la droite et de la gauche. Lors du Congrès des Maires, il a haussé le ton et demandé explicitement que l’on ne le siffle pas, a exigé fermement de ses partisans en meeting de ne pas siffler ses adversaires. Sans doute veut-il inaugurer un type de rassemblement politique « bien élevé » mais force est de constater qu’à Marseille la bienveillance d’intention est restée au placard. Rendant les rudes coups de Fillon qu’il avait reçus à Toulon – tous liés à son projet – Emmanuel Macron a attaqué de manière inacceptable Sens commun, ce courant des Républicains qui émane de La Manif Pour Tous : « C’est devenu un clan qui joue sur la revanche, ne promet que cela. C’est un clan aux pratiques inacceptables… Ils ont montré le masque de la haine et de l’indignité… Ils ont décidé de tourner le dos à la république pour aller chérir et embrasser Sens commun. Eh bien honte à eux ! » a-t-il martelé.
M.-A. de M. : Inacceptable, ce coup rendu ?
H.B. : Inacceptable d’abord car François Fillon n’est pas derrière Sens commun. François Fillon s’appuie sur tous les courants au parti des Républicains et ses soutiens sont divers, nous le savons. Inacceptable ensuite parce que le leader d’En Marche insulte en traitant Sens commun de « clan ». Les courants dans les grands partis ont toujours existé et Sens Commun en est un. Sans doute Emmanuel Macron a-t-il toujours en travers du gosier les attaques farcesques qui circulent sur internet et qui le plantent en gourou de secte. De ce fait, on sent le mot « clan » lancée à la salle comme une réponse vexée à ce mot de « secte ». Inacceptable enfin, car Sens commun ne tourne pas le dos à la république, et même si sifflets il y a, comme il y en a toujours dans ces rudes meetings, ce n’est pas de la haine. Là, on retrouve les faiblesses d’Emmanuel Macron vite froissé et qui surréagit dans les termes comme dans le volume de la voix puisqu’il hurlait à ce moment. Cela relevait à cet instant d’un règlement de compte, d’une affaire devenue presque personnelle. Si le candidat de l’égalité cible avec tant de force Sens commun qui met, avec beaucoup d’intelligence, les sujets de société au cœur des enjeux électoraux, c’est un élément qu’il va falloir suivre, décrypter vite pourquoi.
M.-A. de M. : Alors vous souhaitiez parler des réactions que ce coup a suscité…
H.B. : Pour Madeleine de Jessey qui rappelle que Sens commun soutient son candidat depuis septembre 2016, ce n’est ni plus ni moins « qu’une démission de la pensée ». Considérant Emmanuel Macron aux abois, la porte-parole trouve « grossier d’agiter l’épouvantail d’un procès en anti républicanisme. » Rien d’étonnant en réalité. On le sait depuis cette pièce de théâtre qu’il a jouée dans son lycée d’Amiens, Emmanuel Macron aime tenir le rôle d’épouvantail…
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Extrait du meeting de Marseille, samedi 1er avril 2017.
“François Fillon et son camp ont tourné le dos à la République pour embrasser Sens commun. Honte à eux !” @EmmanuelMacron #macronmarseille pic.twitter.com/sZk771glSa
— Jeunes avec Macron (@JeunesMacron) 1 avril 2017