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Présidentielles : à gauche les sujets de société de plus belle

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Carte blanche du 20 mars 2017 – À gauche, les sujets de société de plus belle

Louis Daufresne : Vous vous intéressez ce matin aux différents candidats qui remettent les sujets de société sur le devant de la scène. C’est l’angle que vous avez choisi

Hélène Bodenez : Oui après avoir essayé de mettre KO le candidat de la droite et du centre, la gauche a cette semaine joué sa plus belle mélodie : celle de l’égalité. Alors que celle-ci n’existe plus là où elle devrait exister, à savoir à l’école – donner à chacun la possibilité d’en sortir sachant lire, écrire, compter – voici qu’elle est, l’églité, dans la bouche de tous ceux qui entendent appâter les électeurs. Commençons par la séquence inénarrable d’Emmanuel Macron expliquant à des enfants de primaire la différence entre la gauche et la droite. Après nous avoir fait croire qu’il n’était ni de droite ni de gauche, l’ex-hôte de Bercy prend une craie et dessine au tableau noir un schéma tout simple : la droite c’est la liberté, la gauche c’est l’égalité et donc lui, synthèse de la droite et de la gauche entend représenter ce qui réconcilierait liberté et égalité, la fraternité. Mais il l’a bien dit : la gauche c’est l’égalité.


L.D. : D’où toujours les nouveaux droits qu’elle fait advenir…

H.B. : C’est en effet sous cette appellation des « nouveaux droits » que le Mariage pour tous par exemple a été voté en 2013. Benoît Hamon a hier dans son meeting de Bercy mis à l’honneur son porte-parole de campagne, Christiane Taubira. Faisant une longue liste de ce qui constitue la gauche, il y insère, lyrique, cette loi du mariage entre personnes de même sexe :

« Mineurs de Carmaux, ouvriers de Florange et de Whirlpool, 35 heures, abolition esclavage et peine de mort, mariage pour tous avec Christiane Taubira… nous n’oublierons rien ! »


Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que l’étape 2, celle de la PMA pour les lesbiennes, de la GPA pour les couples d’hommes sera la prochaine étape. Cette étape 2 va même s’habiller du beau nom de « clarté » :

« En temps de crise, la clarté est plus que jamais nécessaire, la clarté sur la filiation, sur le projet, sur l’horizon que l’on désigne… » a-t-il avancé.

Personne n’est dupe évidemment. Sur ces points Hamon et Macron se rejoignent certainement, Macron ayant expliqué sa large définition de la famille : « Moi je suis pour les familles », a-t-il déclaré le soir de la victoire de François Fillon.


L.D. : D’autres sujets de société en vue ?

H.B. : Oui et c’est à celui qui montrera l’ancrage le plus libéral en matière de mœurs. Jean-Luc Mélenchon a dans son meeting de la Place de la République annoncé que s’il était élu, il graverait dans le marbre de sa 6e république le droit à l’avortement et à l’euthanasie. Là aussi, ce nouveau droit est habillé de beaux mots : droit à mourir dans la dignité.

L.D.  : Et à droite, qu’en est-il ?

H.B. : François Fillon a étonné tout le monde cette semaine en annonçant qu’il abrogerait le délit d’entrave à l’IVG s’il était élu. Un pas en direction d’une droite qui cherche le choix d’un meilleur possible.