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Journée européenne pour un dimanche chômé

dimanche

Carte blanche du 6 mars 2016 – Journée européenne pour un dimanche chômé

Louis Daufresne – On va parler ce matin de L’Alliance européenne pour le dimanche qui a mobilisé ses troupes pour une sixième journée européenne pour le dimanche. Ça s’est passé le 3 mars dernier.

H.B. – Comme tous les 3 mars maintenant. Quatre-vingts organisations, parmi lesquelles des Églises chrétiennes, des syndicats, des associations, des mouvements confessionnels ou pas, font partie de cette Alliance, l’European Sunday Alliance, et cherchent à reconquérir un repos dominical qui s’efface peu à peu de l’horizon européen à cause de la généralisation du travail le dimanche. L’Alliance, respectant les compétences de l’Union européenne, inscrit sa défense de manière large. Le dimanche est un « jour spécial », à part, sans travail.

Louis Daufresne – Alors, en vue de quoi, précisément ?

H.B.- Laissons Antoine Renard, président de la Fédération des Associations Familiales Catholiques en Europe répondre : « Le dimanche c’est le jour où la famille se réunit pour le repas, pour échanger, pour jouer. C’est le jour de la transmission de la foi et le temps privilégié des liens entre les générations. L’Europe ne peut pas oublier le dimanche… » écrit-il. Le rappel tombe à propos au moment même où certains refusent ce statut de « jour spécial » au dimanche : un article du Monde daté du 3 mars rapporte que l’enseigne française Bricorama entend rogner les majorations et les récupérations qui pourtant avaient été adoptées. D’autres enseignes comme Carrefour Market à Paris qui ont obtenu d’ouvrir jusqu’à 13h grâce à la loi Macron, ouvrent désormais illégalement l’après-midi. La mobilisation européenne pour protéger le dimanche n’est donc pas du luxe.

L.D. – C’est un effort de plus en grand que de s’organiser pour ne pas faire de courses le dimanche, il faut le reconnaître…

H.B. – Certes, mais admettons que cela permet de faire des choses plus élevées. J’écoute souvent l’émission Que font-ils le dimanche sur RTL. Les invités de Bernard Poirette ne sont justement pas très inspirés en général pour montrer l’originalité propre au dimanche. Souvent ils se croient quittes quand ils ont dit qu’ils ont fait la grasse matinée ou qu’ils ont pu enfiler une tenue de sport plus décontractée. Hier, pourtant Julien Le Pers, qui habite à Nice, a répondu très déterminé : « Je vais à la messe ! Ça me plaît, j’y découvre des chœurs qui chantent par exemple le Kyrie de John Leavitt ; je vais y méditer le passé, le présent, l’avenir. Le déjeuner de famille, c’est capital, ajoute-t-il enthousiaste ; il a conclu en disant son amour de la balade, de la randonnée « pour une oxygénation maximum »… C’est en marchant, « qu’il planifie les sept jours à venir ».

L.D. – Voilà donc un soutien de poids, Julien Le Pers, pour le dimanche ! Alors, dimanche, le seigneur des jours, c’est ce que vous dites…

H.B. – Oui et je voudrais terminer sur une autre note. J’ai écouté, ce mercredi des Cendres, la conférence donnée à Montmartre, à la basilique du Sacré-Coeur, par Mgr de Sinety qui nous faisait entrer dans l’intelligence de ces versets de la Genèse : « Dieu bénit le septième jour et le sanctifia” c’est-à-dire, explique-t-il “en le rendant saint”. Autrement dit, poursuit Mgr de Sinety, “Dieu choisit de communiquer à ce septième jour ce qui est le propre de Dieu, être saint. Il appelle ce jour à être saint. » J’ai senti là comme une énorme urgence… Sanctifier le dimanche.

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