Après la BAP !
« Carte blanche à » du 5 décembre 2016 sur Radio Notre-Dame – Après la BAP !
Louis Daufresne : Et justement cette primaire de la gauche dont on va parler. Les grandes manœuvres ont débuté cette semaine avec la renonciation de François Hollande. Mais ça va continuer avec le prévisible abandon – dont nous parlait d’ailleurs Sébastien Maillard – de Manuel Valls dans les prochains jours de son poste de premier ministre pour se déclarer candidat à la présidentielle ce qu’il va même faire faire ce soir à Evry à 18:30, on vient de l’apprendre. Ce week-end on réunissait La Belle Alliance Populaire. La BAP, qu’est-ce c’est ?
Hélène Bodenez : Eh bien, la BAP, c’est l’« alliance populaire » qui renvoie à un projet de rassemblement des républicains de gauche en vue de la présidentielle de 2017. Sa convention se déroulait vendredi et samedi dernier. Pas grand monde comme en témoignaient les nombreuses chaises vides même au premier rang. Patrick Kanner a bien essayé d’expliquer les raisons de cette désaffection. Si sur les 5000 personnes attendues, seules 2500 étaient venues, c’est qu’elles seraient un peu sonnées par la décision de François Hollande… En réalité, ça ressemblait à de la médecine d’urgence après tremblement de terre. Le fiasco de François Hollande n’a pas pu être totalement masqué malgré la claque de la salle pendant trois minutes à la mention du nom du président de la république.
L.D. : En quoi cet événement – la BAP – vous intéresse-t-il tant que cela ?
H.B : Parce que dans cette déroute que fut cette Convention, entre Emmanuelle Cosse, Jean-Christophe Cambadélis, Karine Berger, Marisol Touraine, Bruno Le Roux, il y eut… Najat Belkacem. Et l’on peut dire qu’elle a attaqué et ciblé tout ce qu’elle a pu avec la dernière énergie. Peu de temps auparavant d’ailleurs, à Béziers, le ministre de l’Éducation nationale avait entonné avec des élèves le Chant des Partisans et considéré qu’elle était la blanche colombe au milieu « du vol noir des corbeaux » de la droite, donnant le ton de ce week-end. Et, lors de la BAP, la vertueuse du progrès a augmenté le volume, cherché visiblement les petites phrases qui pourraient être reprises en buzz comme celle-ci « La Droite c’est l’endoctrinement, la Gauche c’est le développement de l’esprit critique. » Inutile de vous dire que twitter a réagi immédiatement à ses propos qui ont été pris comme du sectarisme pur et dur la veille même où Ségolène Royal se complait à voir dans le dictateur Fidel Castro « un monument de l’Histoire » par fraternité socialiste. Vous avouerez que les temps sont ironiques !
L.D. : Attaque également contre l’école
H.B. : Et l’école privée, avec une hargne difficile à imaginer. « Nous n’avons pas le droit, a-t-elle martelé, de laisser la droite au pouvoir, comme elle l’a annoncé, déverrouiller le pourcentage d’écoles privées dans notre pays, de livrer l’École au marché. » Najat Belkacem l’a redit ensuite de son compte twitter, histoire de bien lancer le procès en accusation. Livrée au marché vraiment l’école privée, l’école qui en fait plus avec moins de moyens ? Le ministre veut rallumer la guerre scolaire ? En tout cas, la campagne va se jouer là probablement. L’absent remarqué évidemment, Emmanuel Macron, l’a promis : carte scolaire, lire écrire compter à l’école primaire, il va s’y attaquer. Preuve que même à gauche on connaît la faillite scandaleuse de l’école publique.
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Nous n’avons pas le droit de laisser la droite déverrouiller le % d’écoles privées dans notre pays, livrer l’École au marché.#ConventionBAP pic.twitter.com/qPcBsyIY44
— Najat Belkacem (@najatvb) 4 décembre 2016