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Manif Pour tous : en route pour la saison IV

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Elle a bien eu lieu ! Sous un doux soleil d’été indien. 200 000 personnes ont encore répondu présentes à la septième manifestation nationale de La Manif Pour Tous. La lassitude annoncée n’a pas eu lieu. Le chiffre émane des organisateurs quand la police divise le nombre par dix. On s’y attendait. Les cortèges se sont ébranlés de la Porte Dauphine vers 14 heures. La foule avança très dense après avoir franchi les barrières de sécurité. Chacun avait pris auparavant qui son drapeau, qui son visuel punchy parcourant toutes les problématiques auxquelles entendait s’attaquer La Manif Pour Tous.


Les mousquetaires toujours là

Les élus, les fidèles de toujours, ont accompagné des Français montés de toutes les régions, du Berry aux Côtes d’Armor : Jean-Frédéric Poisson, Bruno Retailleau, Valérie Boyer, Henri Guaino, Hervé Mariton, Philippe Gosselin, Xavier Breton, Nicolas Dupont-Aignan, Claude Goasgen, Jean-Christophe Fromantin, Philippe Cochet, Guillaume Peltier… Bien sûr, des incompréhensions naissent en cette veille de primaires et d’élections présidentielles. Mais force est de constater que ceux qui ont eu des discours partisans ont été sifflés quand les témoignages sincères ont été très applaudis.

Joseph Thouvenel nous a donné quant à lui des nouvelles de son coq et fait rire une fois encore la foule conquise à ce syndicaliste d’un autre style. Grand moment quand le président de la CFTC-Paris a persiflé et cité Pierre Bergé qui ne sait pas faire la différence entre un esclave et un homme libre ! On se souvient naturellement de la scandaleuse sortie du compagnon d’Yves Saint-Laurent à propos de la GPA : Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras, quelle différence ?”

La Manif pour Tous veut peser sur les élections

Sur le parvis du Trocadéro, rebaptisé pour l’occasion “Parvis des Droits de la femme et de l’enfant”, discours et petites vidéos didactiques de La Manif Pour Tous, se sont succédé, brillants et toujours intéressants. Ils ont justifié une mobilisation de cinq heures, une occupation de la Place du Trocadéro tout un après-midi pour parler encore et encore de la fracture inouïe de la Loi Taubira. Chacun s’attache à donner des points de vigilance, des raisons de ne rien lâcher même si la tentation peut être grande de baisser les bras face aux lobbies et aux médias tellement prompts à gommer et à nier ce qui est. En cette veille d’élections, il s’agissait d’une épreuve de force en direction des candidats, de peser. Pari réussi. “Paris bleu, blanc, rose, Paris réussi !”

Particulièrement attaqué par les orateurs, le gouvernement qui prétend affirmer son opposition à la GPA et qui “n’a rien fait” pour reprendre les propos de Philippe Gosselin. “Qu’avez-vous fait de vos engagements ?”, a lancé le député de La Manche particulièrement vindicatif en direction de Manuel Valls. “Le gouvernement s’est abstenu volontairement quand il pouvait agir.”

Ludovine de La Rochère promet la chute de l’utopie

Déterminée comme au premier jour, Ludovine de La Rochère a conclu la mobilisation en encourageant la foule à persévérer car adviendra un jour la “chute de cette utopie”, chute qu’il faudra accélérer le temps venu. “Ce qu’une loi a fait, une loi peut le défaire !” La leçon de la journée est sans doute là et rejoint le beau discours de Joseph Thouvenel : une utopie un jour ou l’autre s’effondre, “le bien triomphe toujours du mal”. Et de lancer : “Votez lors des primaires des partis dont vous vous sentez proches !” Cela prendra du temps, c’est certain, mais l’espérance est là, comme l’a rappelé Axel Rokvam, veilleur toujours présent, toujours engagé, toujours non-violent. À nous de ne pas nous décourager. À nous d’être ferment culturel diffusif pour que le moment venu nous puissions reconstruire cette digue salutaire pour la société, celle du mariage d’un homme et d’une femme, garant de la filiation humaine.

Qu’on me permette enfin un paragraphe plus personnel. Nous étions hier, dimanche 16 octobre, jour anniversaire de l’élection de Jean-Paul II. Nul doute que son “N’ayez pas peur !” continue de résonner dans maints cœurs et esprits. Avant de partir pour la manif, j’ai assisté à la messe dominicale. Sans parler de la mobilisation particulière de l’après-midi, l’homélie a attiré l’attention des fidèles sur le prêtre canonisé à Rome par le pape François en ce riche dimanche, martyr pour un “petit geste de vérité”, celui de refuser de signer un papier pendant la Terreur. Il rejoignait un autre “petit geste de vérité”, celui du prophète et martyr Jean-Baptiste qui avait simplement dit “Tu n’as pas le droit d’épouser la femme de ton frère”…

Si, au lendemain de ce premier épisode de cette saison IV, chacun décidait de poser en effet un “petit geste de vérité”…