De l’horrible danger du bikini
Interdire le burkini ou ne pas l’interdire ? le débat fait rage en France en cette fin d’été 2016. Au nom de quel principe faudrait-il intervenir ? Au nom de l’ordre public ? des valeurs de la république et de sa laïcité ? de la neutralité dans l’espace public ? Toutes ces raisons invoquées ont leurs zélotes. Toutes pourtant se fracassent contre le dur d’une législation protectrice des libertés individuelles.
Incommode, le burkini doit être permis !
Islamophiles systématiquement, les médias donnent évidemment de la voix, tel Europe 1 par philosophe interposé. Raphaël Enthoven intervient brillamment sur le sujet. Contredisant sans vergogne l’invité de Jean-Pierre Elkabbach, le très laïque François Baroin, après avoir pourtant parfaitement amené les enjeux du débat, Enthoven conclut paradoxalement … en faveur de l’autorisation du burkini « toujours incommode », brideur de plaisir ! La morale de l’info tombe avec son arsenal de présents gnomiques, de pronoms caméléons « on » et d’infinitifs généralisants, de structures binaires et d’oppositions coups de poing « On ne censure pas la censure, sinon on la renforce. Résister, c’est permettre. » Le Conseil d’État a intérêt à s’aligner sur Europe 1, lui qui doit rendre son verdict, ce 25 août…
Le journal Marianne insiste de son côté sur la « fausse question laïque », la « vraie question politique », le « devoir de réprobation » : un « seuil d’acceptabilité », de tolérance, serait dépassé. À considérer de près « la série dans sa cohérence », l’affaire du burkini ne serait donc pas anodine : « s’avance une tentative de banalisation du totalitarisme islamiste qui entend l’introduire comme une forme de “moralité” parmi d’autres. »
Une chose est sûre : l’adjonction de l’apocope -kini devenue suffixe, (dévoilement du corps à la plage (1)), solidement harnachée au radical issu de burka (effacement intégral du corps de la femme), révèle les ambiguïtés explosives de la question, autorise les raisonnements les plus absurdes de nos chroniqueurs.
Heureusement que Le Journal de Montréal lance quant à lui sans ménagement le pavé dans la mare et stigmatise un monde à l’envers : « Aujourd’hui, on dit que le burkini libère. Que dira-t-on demain ? Que l’interdiction de conduire pour les Saoudiennes les protège des accidents ? »
On reste en tout cas médusé au pays de la séparation de l’Église et de l’État des interventions en faveur d’un certain islam par des personnalités politiques les plus en vue comme sur le plateau de BFMTV Jean-Marie Le Guen défendant les menus sans porc à la cantine. Jamais, on ne les avait vues s’impliquer autant concernant la religion catholique, socle culturel de la France.
Tout sauf les racines chrétiennes
Comment ne pas penser alors à Voltaire et à son attaque en règle de l’islam, avec son Mahomet injouable aujourd’hui, sa lettre « De l’horrible danger de la lecture… » mais qui n’était que masque d’une attaque en règle de l’Église catholique : l’auteur de Candide ne pouvait l’assaillir de manière frontale et utilisait l’écriture oblique au thème mahométan pour la frapper comme jamais.
Toutes les défenses aujourd’hui des mœurs pseudo-musulmanes relèvent strictement de cette même stratégie. Cherchant à déconstruire, à mettre à bas toute une civilisation d’origine chrétienne qu’on ne juge pas encore assez démolie, on instrumentalise la religion mahométane pour donner le dernier coup de boutoir. « Tout sauf les racines chrétiennes », pourrait être le slogan socialiste islamophile à outrance. On est alors prêt à l’acceptation de tout : y compris à ce qui est le plus contraire aux valeurs de la France, à commencer par l’égalité homme/femme. Triste à pleurer !
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Lire sur le site du Journal de Montréal : le burkini, le monde à l’envers !
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(1) le bikini est un costume de bain très réduit