Affaire Sandra Bertin : Cazeneuve victime de vilenies
Qui a menti ? Bernard Cazeneuve ou Sandra Bertin ? Faites vos jeux ! Rien ne va plus… Dans le match qui oppose le puissant ministre de l’Intérieur à la policière municipale concernant la sécurité au soir du 14-juillet à Nice, tout s’est cabré très vite aujourd’hui.
Alors que Le Journal du dimanche (24 juillet) ajoute une couche aux révélations fracassantes de Libération (21 juillet), le ministre a annoncé son intention de porter plainte en diffamation considérant que les faits rapportés par Sandra Bertin attentaient à son honneur. Invité sur le plateau de la télévision de service public, Bernard Cazeneuve, menaçant, prévient ce soir qu’il “rendra coup pour coup”. Après Jean-Marie Falcone (DGPN) qui l’avait si bien défendu sur BFMTV quelques minutes auparavant en se drapant plusieurs fois dans l’adjectif “indigné”, le ministre a conclu avoir “la nausée” avec cette polémique.
Victimisation du ministre vs faits bruts de la policière
Malgré tout ce pathos, le spectateur trouve pourtant que le ministre avec son air de calimero en fait un peu trop. Président de la république, ministres, porte-parole socialiste, pro de la com’ comme Gaspard Gantzer, tous ne sont-ils pas d’ailleurs en alerte sur les réseaux sociaux pour voler au secours du ministre mis à mal ? Malgré l’artillerie lourde sortie, pas beaucoup d’arguments en réalité à opposer à ceux de la policière niçoise qui interviendra et sera relayée quelques minutes plus tard sur BFMTV, Itélé et France info.
M’intéresse particulièrement le vocabulaire employé par le ministre qui a choisi de se victimiser. Il serait l’objet d’une “campagne de vilenies”… Qui emploie encore ce mot aujourd’hui ? Le côté suranné de l’expression devait sans doute apitoyer le téléspectateur.
Campagne de vilenies
Vilenies ou actions de vilains, actions viles et basses, actions de gens appartenant à la roture. L’emploi d’un tel mot n’essaie-t-il pas d’intimider en accentuant la hauteur d’où l’on parle ? Depuis le début de cette lamentable affaire, le peuple est en effet plus souvent qu’à son tour mis en cause quand le ministre tellement éclairé déplore sa liberté d’expression, son envie de vérité et la sent constamment comme une menace.
À l’heure du plus grand danger pour la France, la démission du ministre de l’Intérieur n’est donc toujours pas actée. Mieux, le gouvernement socialiste n’a rien trouvé de mieux que de créer la médaille de la victime, chose très essentielle pour contrer le terrorisme sur notre sol.
Deux cent trente morts après dont les quatre-vingt-quatre morts de Nice, Monsieur Estrosi se plaint d’être traité en sous-fifre, Monsieur Cazeneuve pleure sur son honneur en lambeaux. À quand décence et défense des Français ?
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Mise à jour 25 juillet 11:47