Le blog-notes de Radio Notre-Dame
Le blog-notes du 27 juin 2016 (Chaque lundi à 07:08 et 08:52). À 02:20 en réécoute sur le site de Radio Notre-Dame – “Le nuage noir du totalitarisme islamiste”
Hier, l’invité du Grand Rendez-Vous Itélé Europe 1 c’était François Fillon. L’ancien Premier ministre est revenu sur le Brexit. Le regrettant, l’ancien premier ministre a listé les dangers qui pesaient sur l’Europe.
Et pour cela François Fillon a usé de la métaphore : « Il y a des nuages noirs qui s’amoncellent à l’horizon européen »… L’un de ces nuages noirs, eh bien le voici « Il y a ce que moi j’appelle le totalitarisme islamique c’est-à-dire ce mouvement totalitaire en train d’embraser une immense partie du monde et qui constitue une menace directe et durable pour nous et à laquelle on doit faire face ». Jean-Pierre Elkabbach relance alors « Et l’Europe n’a rien fait ? » « Et L’Europe n’a rien fait !» répète alors François Fillon soulignant au passage que les seuls qui fassent quelque chose ce sont les Français, malgré leurs moyens « malheureusement limités ». Ce qui m’a frappée alors, Louis, c’est le peu d’écho immédiat qu’a eu cette prise de position courageuse sur les réseaux sociaux et notamment sur Twitter. Que ce soit les comptes des grands médias organisateurs de l’émission, d’Europe 1, d’Itélé, mais encore les nombreux comptes de l’équipe de campagne de François Fillon ou même des journalistes suivant en live le débat, la phrase n’a quasiment pas été reprise. Ahurissant !
Pourquoi ahurissant ?
Eh bien, le mot totalitarisme, tout de même, c’est énorme. Il renvoie aux fractures les plus épouvantables de notre XXe siècle traversé par le communisme, le nazisme et une Shoah de sinistre mémoire. À peine dégrisés, nous ne verrions donc pas la bête renaître ? François Fillon prononce le mot – et ce n’est pas la première fois qu’il avertit – et nous ferions la sourde oreille ? Tout le monde devrait prendre au sérieux ce qui conduit, on le sait, à l’asservissement de l’homme par l’homme, à la mort de l’homme. Et peut-être plus tôt qu’on le croit. Il y a un an, au Cirque d’Hiver, François Fillon disait : « À cinq heures d’avion de Paris, on tue, on torture, on vend des femmes sur les marchés, on brûle des bibliothèques, on détruit des églises. Dans les villages de la plaine de Ninive, un « Convertissez-vous à l’État islamique, sinon vous mourrez par le glaive » éraille des hauts parleurs des pick-up surarmés. » Le député de la Sarthe ajoutait : « Avec l’État islamique, nous avons changé de monde.»
Mais pourquoi prononcer le mot de « totalitarisme » ?
La Bête immonde, toujours tapie, n’est à chaque fois ni tout à fait la même ni tout à fait une autre. Alors, comment la reconnaître ? À la source de tout totalitarisme, la propension de l’homme à s’exalter en dehors du réel, l’idéologie, et ce hors du réel, qui a provoqué les malheurs encore tout fumants du XXe siècle c’était des consciences dépouillées de sens religieux. Le paradoxe ici c’est que le totalitarisme islamique naît quant à lui à l’intérieur du religieux. Et le Dieu au nom duquel on tue ce ne peut être que l’homme qui l’a produit, qui l’a fabriqué. Un faux dieu. Une idole.