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Le blog-notes du 30 mai 2016

Le blog-notes de Radio Notre Dame
Avec un peu de retard, mise en ligne du blog-notes du 30 mai 2016 (Chaque lundi à 07:08 et 08:52). À 03:22 en réécoute sur le site de Radio Notre-Dame – Parc Monceau : visage de la Providence.

Louis Daufresne : La foudre est tombée samedi après-midi au Parc Monceau. Un drame s’est noué en frappant un groupe d’enfants tout à la joie d’un anniversaire. Ça ne vous a pas échappé.

Hélène Bodenez : Oui. J’étais à Paris, et j’ai entendu vers 15h en effet un claquement de tonnerre énorme comme j’en ai rarement entendu au point que je suis allée à la fenêtre voir ce qu’il se passait. Et une heure après j’apprenais que des enfants réunis dans un Parc parisien étaient pris en charge en urgence absolue. À une époque scientifique comme la nôtre, plus personne bien entendu ne croit que le ciel lui tombe sur la tête mais cependant face à l’impressionnant, au spectaculaire, les peurs irrationnelles jaillissent malgré tout, au point que l’on a entendu certains témoignages concernant l’orage à Saint-Nazaire par exemple évoquer « la fin du monde ». L’obscurité soudaine, ces zébrures imprévisibles, ces coups de tonnerre symbolisent un mal à l’œuvre dans la nature contre lequel on ne peut guère grand-chose.

L.D. : Alors, Hélène, vous allez justement nous dire comment, au Parc Monceau, on a cependant évité le pire…

H.B. : Certes. On a appris très vite qu’un commandant des Pompiers de Paris – un militaire donc – en civil et de repos passait par là. Très vite, son expertise des situations d’urgence aidant, il prend la mesure du drame et porte les premiers secours notamment auprès d’un enfant en arrêt cardiaque, au visage « bleu », dira-t-il aux journalistes. Son intervention rapide permet de mobiliser vite les secours à la hauteur du drame et d’organiser un poste avancé dans une banque.

L.D. : Un commandant qui se trouvait « par hasard » à proximité des lieux, nous dit le Figaro

H.B. En effet, et ce « par hasard » m’intéresse. Dans ce drame, il y a comme un condensé du mal scandaleux qui touche les innocents. On sait que c’est le point de départ de la révolte de Camus, de son athéisme. Mais au mal inexplicable à l’œuvre sur la terre des hommes, mal qui ne saurait venir de Dieu, répond la miséricorde de Dieu. Ce que le monde nomme « hasard », le regard chrétien le verra Providence. Avant-hier à 15h, au cœur de la crise passait aussi le pompier sauveur, instrument du bien, réponse au mal-malheur. En dehors de son temps de travail et dans un don total, il apporte la réponse impeccable. Providence : de pro devant, et videre voir. La providence de Dieu, suprême sagesse par laquelle Dieu conduit toutes choses. Elle avait samedi le visage de notre bon pompier.

L.D. : Et, ce n’est pas la première fois que des militaires interviennent en dehors de leur service et sauvent des personnes d’une véritable catastrophe

H.B. : Oui Louis, et l’on se souvient qu’au mois d’août dernier ce sont des militaires américains qui étaient intervenus dans le Thalys investi par un terroriste. Tous ont beau à chaque fois dire qu’ils n’ont fait que leur devoir, que n’importe qui aurait pu le faire, eh bien je ne le crois pas. Leur entraînement spécifique fait d’eux les meilleures personnes pour réagir. Que l’armée veille, responsable, en service ou non, est très rassurant. Honneur à elle !

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