Un déménagement à histoires
« Ça va mieux ! », entendons-nous de la bouche des plus grands. Jamais pronostic béat n’a eu l’air tant contredit par les manifestations, les casseurs, les inondations, le terrorisme, les hooligans, le chômage… Et j’en passe.
Du point de vue du modeste particulier que je suis, ça ne va pas du tout mieux et il y a, en tout cas, de quoi dire. Un simple événement de la vie vient comme vous révéler toutes les difficultés qui gangrènent le pays dans une sorte de concentré puissant et cet événement, c’est un déménagement…
Léonines agences immobilières
Passons sur l’épique des agences immobilières, qui engrangeant vos données personnelles à chaque visite, ne vous rappellent jamais ; passons sur des sites internet qui vous proposent le logement que vous ne demandez pas, vous refilant le cher ou celui que personne ne veut… N’est-ce pas d’ailleurs toujours dans un deuxième temps ? N’y aurait-il pas des passe-droits, des dessous de table pour un premier temps ? Peut-être bien… L’émission de Stéphane Plaza ne montre-t-elle pas qu’on lui propose des « produits avant qu’ils ne soient mis sur le marché »… Il m’aura fallu ainsi six longs mois de recherche pour trouver le bon appartement. Si aujourd’hui, j’ai un toit c’est grâce à Gens de confiance, un site gratuit de petites annonces familiales. Merci à lui !
Le coup de massue du déménagement lui-même
Puis vient la deuxième étape éprouvante, le déménagement lui-même, dans une jungle obscure de prix, avec ses devis et ses surcoûts illégaux de dernière minute contre lesquels il vous faudra vous battre alors même que vous aviez signé un forfait. Il vous fallait faire vite : même pas quinze jours pour vous retourner.
L’impossible transfert internet
Le plus gros est fait, croyez-vous… Mais reste le gaz (le technicien qui n’a pourtant que dix minutes d’intervention ne viendra pas forcément au jour et à l’heure qui vous arrangent) ; reste ensuite la ligne internet « qu’il faut construire » et le fournisseur choisi, Free en l’occurrence, dépend du bon vouloir d’Orange qui mettra plus d’une semaine à opérer. Là encore, pourtant, je découvre qu’il n’y avait que dix petites minutes d’intervention ! Reste enfin l’envoi de la box… Encore une semaine, après râlante… Or, on ne l’imagine pas avant d’y être confrontée, mais rester quinze jours sans internet et sans téléphone, c’est très handicapant !
SFR plus mauvais que jamais
Oui sans télépéhone. Car la litanie des épreuves n’est pas finie. Le clou de tout cela n’est peut-être même pas là. L’inouï de cet épique déménagement, c’est la résiliation de SFR pour FREE et qui ne veut pas vous « désimlocker » (1) votre smartphone (un staraddict III) contenant tous vos contacts, toutes vos photos… On vous a bien transmis par trois fois un code après que vous avez donné le fameux EMEI. Mais il ne fonctionne pas. On vous le promet désormais très hypothétiquement dans quatre semaines… « Si, si », me dit-on avec une amabilité à la tonalité forcée, « Patience… Votre dossier est ouvert » ! Qui va croire cela ? Entente entre constructeurs (ici ZTE) et fournisseurs pour faire craquer le client et le faire acheter à prix d’or un autre smartphone ou le jeter dans ces officines asiatiques qui prospèrent sur ce terrain des blocages des constructeurs ? Les mêmes qui feront hypocritement semblant de participer à la sauvegarde de la planète en réalité l’alourdiront pourtant de déchets technologiques en faisant peser ces contraintes indignes sur les clients.
L’électroménager et ses ubuesques livraisons
Et puis… Vous voulez changer votre électroménager, voyez un lave-linge et un combiné réfrigérateur-congélateur vous convenant sur internet. Au moment de valider, comme par hasard, on vous incite à changer de produit. L’ubuesque c’est qu’aucun site (MisterGoodDeal, La Redoute, RueduCommerce, But, Cdiscount…) ne vous livre à domicile les produits choisis, enfin ceux que vous avez choisis et qui étaient bien en photo sur la page. Ou dans trois semaines… Ou avec des prix de livraison astronomiques changeant selon l’heure… La plupart d’entre eux d’ailleurs ne feront que vous poser votre réfrigérateur et votre lave-linge … au bas de l’escalier ! Rueducommerce.com vous facturera même 130 euros pour ce beau service. Résultat des courses, vous n’achetez pas ; vous continuerez avec vos vieilles machines. C’est vrai, après tout, les entreprises n’ont pas besoin de vos pauvres 800 euros !
Des livreurs qui ne livrent pas… On aura tout vu. On me rétorque sur une ligne à 0,35 euro la minute qu’un « transporteur n’est pas livreur ». Ah ?… Il faut l’entendre pour le croire… Est-ce là le problème du client qui demande d’être livré ? La répression des fraudes devrait se pencher sur la question des livraisons et de leur honnêteté. Beaucoup de black à mon avis avec des personnes qui ne peuvent se payer le luxe ni de casser l’objet ni de se blesser… Ça se verrait alors…
Bref, l’horizon n’est pas parfaitement dégagé. Mais me voilà de retour sur mon blog puisque FREE m’a livrée en internet. Lundi matin, je reparlerai sur Radio Notre-Dame après une absence forcée de quinze jours.
Incroyable, non ? Vouloir dépenser des sous, et ne pas pouvoir le faire… Bienvenue en France !
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(1) Le désimlockage de votre téléphone est un droit et vous devriez le faire sans attendre, une fois passés les six mois incompressibles. Comme cela, si d’aventure vous aviez à changer d’opérateur une jour ou l’autre, vous ne rencontreriez pas les difficultés auxquelles j’ai été confronté. Votre smartphone serait prêt à recevoir n’importe quelle autre carte SIM.