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Guerre aux stéréotypes… tellement stéréotypée !

Le Livre scolaire réforme collège

Les éditions du Livre scolaire refont parler d’elles ! Comme nombre d’éditeurs dans les starting-blocks pour l’application de la réforme voulue par Najat Vallaud-Belkacem à la rentrée prochaine, Le Livre scolaire a fait parvenir ses manuels ces jours-ci. Non content de proposer un exercice d’écriture amenant les élèves à critiquer leur professeur (cf. tweet de Madeleine de Jessey ci-dessous), il livre également deux pages du manuel de sixième destinées à combattre les stéréotypes de genres : le chapitre s’intitule « L’aventure, une affaire d’hommes ? » et précise en sous-titre, reformulant au cas où le mot stéréotypes ne serait pas compris : « Ai-je des idées reçues sur le rôle des filles et des garçons dans le récit d’aventures ? »

Le plan s’organise ainsi dans ce « projet – parcours citoyen », « tâche à réaliser » : premièrement « Je repère les stéréotypes Hommes/Femmes ; deuxièmement : « Je repère les stéréotypes dans le romans d’aventures » ; troisièmement : « l’aventure une affaire de femmes aussi ». Le tout est illustré par une image … on ne peut plus stéréotypée… celle d’une femme de Pirates des Caraïbes, plantureuse à souhait !

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Odieuse instrumentalisation

On voudrait casser le plaisir de la lecture que l’on ne s’y prendrait pas autrement ! À force de vouloir avoir raison à tout prix par rouleau compresseur idéologique interposé, ce genre d’âneries décervelle et ment sur les relations hommes/femmes telles qu’elles ont été ou sont. Que nous restera-t-il bientôt à comprendre des célèbres coups de foudre de la littérature ou des retrouvailles entre Ulysse et Pénélope liés par le secret du lit gardé si amoureusement ?

Où sont donc les stéréotypes ? Ne se nichent-ils pas plus sûrement dans cette pensée moins « unique » que scandaleusement forcée, obligée ? Ne préparent-ils pas un attentat massif de plus contre l’enseignement tel qu’il devrait se dispenser : avec rigueur, neutralité et honnêteté ? La contorsion des textes à laquelle se livrent ces minables Trissotins atteint, à l’aube d’une énième réforme, un nouveau seuil, celui d’un socialisme qui pour se construire et construire un nouvel homme a besoin des ruines fumantes de ce qui l’a précédé. Quel meilleur levier que l’école ? En réalité, une indigne instrumentalisation…