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Le blog-notes de Radio Notre-Dame

Le blog-notes de Radio Notre Dame

Le blog-notes du 15 février 2016 (Chaque lundi à 07:08 et 08:52) À 02.41 en réécoute sur le site de Radio Notre-Dame – Au Conseil national des Républicains, quoi de neuf ?

Louis Daufresne : Les grandes manœuvres politiques ont commencé. Hier ce fut le rassemblement des Républicains qui réunissait leur conseil national à la Porte de Versailles à Paris. Cela ne vous a pas échappé, Hélène…

Hélène Bodenez : Oui les interventions des ténors du parti ont toutes été relayées via twitter. Alors qu’approche la campagne de 2017, c’est l’occasion peut-être de commencer l’inventaire des convictions mises en avant, de se demander s’il y a du nouveau par rapport à 2007 et 2012, si le credo de Nicolas Sarkozy est crédible…

L.D. : Le credo ?

H.B. : Eh bien oui, Louis, figurez-vous que le verbe « croire » est à la mode. Combien de fois a-t-on entendu « Nous croyons, nous Les républicains » comme si le meeting était une grand-messe. Rebondissant en anaphores les « je crois » de Nicolas Sarkozy ont ponctué un discours qui se voulait déterminé pour donner « Le seul cap à tenir », cherchant à rompre « avec la gauche sur toutes les questions économiques et sociales ». Objet de croyance, le projet des Républicains fit donc émerger entre autres et pêle-mêle le refus « en bloc de la théorie du genre », de la GPA, mais aussi de la réforme de l’orthographe. Tout était résumé par cette phrase : « Tout dire avant pour tout faire après », Nicolas Sarkozy considérant l’échec de François Hollande comme « inscrit dans les mensonges de sa campagne ».

L.D. : Alors, justement, vous y croyez vous à cette profession de foi ?

H.B. : Pas vraiment ! On retrouve la même coloration qu’en 2007, ces mêmes accents conservateurs mais que les faits démentent. Nicolas Sarkozy dit par exemple que le gouvernement de la France au centre serait « une aspiration chimérique » mais c’est le libéral, Luc Chatel, son poulain, qui est élu à la présidence du conseil national, celui-là même qui introduisit le genre à l’école. De son côté, François Fillon se moque des syndicats pour mettre en avant le travail le dimanche stigmatisant les socialistes dans leurs échecs économiques. Que je sache, les socialistes ont réalisé le travail le dimanche que la droite avait rêvé ! La vraie rupture eût été de vouloir préserver cette avancée de civilisation qu’est le dimanche.

L.D. : Au fond, toutes ces promesses désorientent

H.B. : Exactement. Sur la question du mariage par exemple c’est le chaos. Très en verve, Guaino a martelé que l’on ne pouvait « laisser en suspens la question si grave de la filiation ». On a ainsi compris que les candidats de droite vont être tous pendant la campagne contre la GPA ! Ça ne mange pas trop de pain par rapport à l’abrogation du Mariage pour tous que seuls les futurs candidats à la Primaire Mariton et Poisson promettent de réaliser. Si Fillon lui finasse – il « réécrira le droit de la filiation pour protéger les droits de l’enfant » – Sarkozy, Juppé, Le Maire, NKM conserveront la loi du Mariage pour tous en l’état. Pas dupe, le compte twitter de La Manif Pour Tous a ironisé : « On parle décidément beaucoup de la famille au CNLR ! Un marqueur incontournable pour les échéances à venir » !