Le blog-notes de radio Notre-Dame
Le blog-notes du 7 décembre 2015 – D’années saintes en années de la Miséricorde (À 03:00 sur le site de Radio Notre-Dame en réécoute).
Louis Daufresne : Demain, c’est l’ouverture de l’Année sainte, c’est une grande actualité et nous serons à Rome demain matin en direct à 07:35 . Une année sainte extraordinaire…
H.B. : Oui, ordinairement une année sainte est décrétée tous les vingt-cinq ans. Notre dernière année sainte remonte ainsi au Grand Jubilé de l’Incarnation et de la Rédemption, en l’an 2000. Elle avait été proclamée par Jean-Paul II, et c’était une année de miséricorde. Toute année sainte est une année de miséricorde. Seules deux dates ne respectent pas si je puis dire cet espace imposé des vingt-cinq ans. L’année sainte de 1933 décrétée par Pie XI pour le 19e centenaire de la mort du Christ, et en 1983 décrétée par Jean-Paul II pour le 1950e anniversaire de la mort du Christ. C’est à cette dernière date, 1983, que j’ai pris conscience de l’irruption de l’extraordinaire dans l’ordinaire de la vie liturgique de l’Église.
L.D. : Le pape, successeur de saint Pierre, détenant les clefs du Royaume peut décider de faire grâce, c’est ça ?
H.B. : Oui et l’on sent ici une urgence comme on la sentait également du temps de Jean-Paul II et de Benoît XVI. Ces deux derniers papes de notre modernité insolente ont eu à cœur de prévenir l’humanité d’un monde sans Dieu. Le geste que le pape François fera demain, 8 décembre, en ouvrant la Porte Sainte de la Basilique Saint-Pierre revêt une impatience que j’avais déjà sentie lors des multiples initiatives de ses prédécesseurs. Il y eut d’autres années, pas nommées strictement saintes en tant que telles, mais qui en revêtaient beaucoup de caractéristiques : je pense à l’année mariale de 1987. L’année sainte de 1983 était à peine terminée depuis quatre ans que le pape en proclamait une année spécifique avec son cortège d’indulgences et de grâces. Et comme l’an 2000 était encore un peu trop éloigné, voici que les trois années le précédant seront spécifiques encore : 1997 l’année du Christ, 1998 l’année du Saint-Esprit, 1999 l’année du Père. Je me remémore avec beaucoup d’émotion toutes ces années qui nous mis constamment en pèlerinage, comme les ostensions aussi du Saint-Saire,nous ont fait passer d’indulgences plénières en indulgences plénières.
L.D. : Et Benoît XVI, un mot ?
H.B.: Il y eut l’année de la Foi décrétée d’octobre 2012 jusqu’en novembre 2013 et que le pape bavarois n’a pas terminée puisqu’il démissionna en février 2013. Elle fut clôturée par le pape François. Là encore, cathédrales et basiliques devaient déverser les torrents de la miséricorde divine. Je pense par exemple à la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre très impliquée. On retrouve donc chez le pape François une hâte que le monde se convertisse et se convertisse vraiment. Nous les plus anciens, nous aurons peut-être, plus que les autres à nous demander ce que nous avons fait de ces miséricordes. Oui, empressement du pape François qui part dans les pas de Jean-Paul II pour Cracovie cet été, Jean-Paul II qui avait proclamé sainte en l’an 2000 sœur Faustine, cette messagère de la miséricorde pour les temps qui sont les derniers. Ces papes de la hâte, de l’empressement, presque impatients ? Comme la Vierge Marie qui hâte l’heure du Christ.