Finkielkraut invite “la fin de vie” dans “Répliques”
Sur les ondes de France culture ce samedi 2 mai, un Répliques d’Alain Finkielkraut autour de la Loi Clayes-Léonetti dite de fin de vie. Deux invités pour se pencher sur des cas particuliers. Emmanuèle Bernheim, romancière et scénariste, racontant l’assistance à la mort de son père en Suisse et plaidant pour “le droit de mourir non dans la dignité mais dans la liberté”. Robert Moulias, professeur à Paris-VI et gériatre à l’hôpital Charles-Foix rappelant que le médecin est là pour soigner, analysant finement la révolte face à la dépendance et aux soins de l’intime, l’infantilisation voisinant parfois avec la maltraitance, mais refusant de comprendre le “désir de mourir”. Au cœur de l’émission, la dépendance vue comme déchéance, l’accompagnement, la fin de la vie sociale des personnes. Alain Finkielkraut n’est pas neutre dans la discussion et penche du côté de Bernheim obsédé par ce qu’il nomme “bonne mort”. “La perspective de vivre non pas très vieux, mais trop vieux, de devenir des nonagénaires déments, nous n’en voulons pas…” Si l’on statuait comme en Suisse, en Belgique ou comme dans l’état d’Oregon, “les risques de dérives l’emporteraient sur les bénéfices” tranche le Pr. Moulias refusant naturellement l’acharnement thérapeutique et revendiquant également sa “clause de conscience” de médecin. Très intéressante fin d’émission où le professeur de médecine insiste sur les progrès fulgurants à venir de la médecine et promet que la majorité des vieillards n’auront pas de syndromes démentiels.
Un échange emblématique à propos des syndromes démentiels : Alain Finkielkraut “Je sens qu’ils m’atteignent déjà”. Emmanuèle Bernheim “Je vous aiderai” ! H.B.
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Pour aller plus loin
Jean-Frédéric Poisson, Personne ne doit mourir seul, Éd. Universitaires, 2015.