La Netscouade au secours de l’image de la RATP ?
Le 16 avril dernier, une agence spécialiste du web social, La Netscouade, a mis en ligne, concernant l’affaire de la RATP, une analyse des comptes twitter les plus actifs. À la tête de cette entreprise, Benoît Thieulin, « connu notamment pour son rôle dans la campagne de Ségolène Royal en 2007 et la création du site participatif : Désirs d’Avenir ». Retenons surtout que cet ancien de Sciences Po a été nommé en janvier 2013, à la tête du Conseil National du Numérique par François Hollande.
Le blog d’HB : compte vert, Nord-Est
Que nous apprend la cartographie twitter de l’affaire RATP ? Que sur 13 116 comptes engagés sur la crise, 1000 ont été retenus pour l’enquête. Qu’en fonction de leur direction et de leur source les tweets ont été classés, « géographisés » si je puis dire, colorisés. Mon compte @le_blog_d_HB a été retenu, classé au Nord-Est, vert et extérieur. Cela signifie selon la logique annoncée que ce compte, sans être de premier plan comme l’indique la grosseur de la police, a été vu comme plutôt institutionnel et s’est montré passeur d’informations.
Au bout de l’analyse, quelle conclusion de La Netscouade ? Celle-ci : « une communication attentionnée dans les premières heures qui auraient suivi le tweet de Mgr Di Falco via un communiqué dédié et adressé sur le compte Twitter du groupe aux principaux comptes catholiques influents (l’Abbé Grosjean et l’Abbé Pierre Amar en premier lieu) aurait peut-être permis d’atténuer, sinon d’éteindre, la colère de ces internautes sur Twitter, principal lieu de la controverse. » Avait-on besoin de cette cartographie pour arriver à cette lapalissade ? j’en doute. Ayant surveillé pendant plusieurs jours le compte twitter de la RATP, j’avais noté qu’il n’y avait aucune volonté de faire amende honorable par ce biais. Une erreur grossière en forme d’entêtement louche. Qu’un certain fichage de la pensée ait en revanche commencé, cela ne fait guère de doute.
Le contre de futures crises en place ?
Que la com’ de la RATP mise à mal ait de surcroît amorcé un début de défense, un début de récupération d’image ? peut-être. De manière concomitante à cette cartographie assumée – une commande ? -, un flash du Figaro faisait passer la Régie autonome pour une victime mettant au premier plan des insultes reçues. Elles auraient été au nombre de deux mille cinq cents. Une politique simpliste de riposte consisterait-elle donc à attaquer à son tour, à traiter via un grand media et une agence de social web les égratigneurs d’image, à marginaliser ainsi une offensive avouée malgré tout comme influente et efficace ? Nul doute qu’il y ait là des leçons déjà tirées, les bases de futures crises à contrer : tuer la crise dans l’oeuf, ne pas la laisser envahir le web ? H.B.