Entre Valls et le pape François, rien ne va plus ?
C’est tout de même formidable ! Voici que le gouvernement français engage un bras de fer avec le très populaire pape François, qu’il entend mettre au pas l’Argentin venu du “bout du monde” ! La nomination d’un ambassadeur près le Saint-Siège ne saurait être discutée, ni négociée. Refusée une première fois, elle revient à l’identique cherchant à imposer la personne de Laurent Stefanini qu’on veut donc recaser dans la Ville éternelle, centre mondial autant des beaux-arts que de la catholicité.
François Hollande, comme tous les Puissants du monde, se pressait pourtant, il y a peu, pour rendre visite à l’incontournable chef charismatique des catholiques. Serait-ce désormais une image vide de sens – celle de factices bonnes relations avec le pape ? Le président de la république ne semble-t-il pas oublier l’annonce de la visite de l’hôte d’importance en France en 2016 ? Serait-ce un signal triste d’une ère de glaciation entre les deux états, révélatrice d’une glaciation plus profonde des relations entre un président de la république et tout une part de Français niés, les catholiques précisément parce que catholiques ?
Des gestes vides de sens ?
Tout cela ne manque pas d’étonner. Manuel Valls lui-même avait voulu assister aux cérémonies de canonisation des papes Jean XXIII et Jean-Paul II, avait bien voulu attendre son tour pour saluer ce pape François si ouvert. Mais quel sens ces gestes prennent-ils aujourd’hui ? Une sorte de parade flagorneuse d’hypocrites ?
La réciprocité en tout cas n’a pas court. S’il nous en souvient bien, le Vatican avait déjà, semble-t-il, dû subir le sectarisme de Paris. Le gouvernement français n’avait-il pas refusé la nomination vaticane d’un évêque “trop manif pour tous” ? La presse s’en était fait l’écho comme étonnée de ces relents d’anticléricalisme d’un autre âge. Le Saint-Siège avait obtempéré et proposé un autre nom.
Respect des croyances mis à mal
L’heure n’est donc pas à la détente ni à une laïcité sereine et apaisée telle qu’elle devrait s’épanouir dans un pays dont l’article premier de la constitution prétend respecter toutes les croyances. À preuve, le président du Sénat, Gérard Larcher, s’alliant avec la gauche pour que soit réaffirmée « la supériorité des lois de la République » face aux religions... Cela ne sent pas bon.
Aujourd’hui, sous un soleil pascal splendide, le pape François, plus libre que jamais, a mené sa barque en eaux toujours plus profondes. Au centre de la catéchèse, la différence sexuelle que ne saurait ternir aucune théorie du genre. Splendeur de la vérité ! H.B.