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Scandales à répétition : temps diaboliques sur les cathos

scandales de l'Eglise

Semaine rude pour les catholiques du monde entier. En ce jour où le pape François emmène l’Église sur un chemin de purification en convoquant un sommet au Vatican, où Frédéric Martel publie le sulfureux Sodoma, où un film Grâce à Dieu zoome sur des prêtres pédophiles, sale temps vraiment pour les cathos. Leur cœur pleure. Beaucoup ont beau dire que toutes les révélations de Martel étaient connues… Il n’empêche. En ce qui me concerne, je ne les connaissais pas. Je tombe des nues. La minimisation médiatique ne fonctionnera donc pas pour moi. Et j’ai encore du mal à accepter qu’il y ait une responsabilité collective concernant les abus sexuels quand dans l’Église l’obéissance à un seul, à un évêque, à un prieur, à un père abbé est absolue, que les médias dédiés ne nous ont jamais rien dit. Que saura-t-on en revanche de ceux, de seconde zone, qui ont sans doute alerté, averti, mais dont les paroles et les écrits sont restés sans réponse, perdues dans les fins fonds de l’omerta ?

Moins l’hypocrisie que le scandale

En réfléchissant à tout cela, à ces accusations récurrentes de « double vie » de nos prélats au Vatican, me revient l’alexandrin de Tartuffe « Ah, pour être dévot, je n’en suis pas moins homme ». Ce vers de plus de trois siècles résumant parfaitement l’homme sous le masque, la mise en scène de la fausse dévotion qui ressemble si bien à la vraie, l’apparence de piété cachant un cœur adultère, revêt une actualité peu banale. En même temps, le vers porte les misères de l’homme pécheur, la grande difficulté de faire coïncider sa foi et les actes. Qui peut en effet se prévaloir d’être parfaitement dévot soit en réalité être déjà saint ? Personne évidemment. « Qui suis-je pour juger », dirait notre pape François. Le décalage est un combat à surveiller de près, à chaque instant, est à reprendre par la confession et la prière. Par conséquent, il me semble que la question posée par toutes ces affaires cachées révélées au grand jour est moins l’hypocrisie que le scandale qui revêt « une gravité particulière en vertu de l’autorité de ceux qui le causent ou de la faiblesse de ceux qui le subissent ».

Faire trébucher

La diffusion à grande échelle de ces fautes gravissimes risquent bien d’être aujourd’hui obstacles sur les chemins de foi plus que réelle purification. On le voit déjà sur les réseaux sociaux et dans les conversations : cette diffusion de masse porte des révoltes, des incompréhensions énormes. Il faut réellement espérer que, bien qu’au sommet  de l’Église il y a ait si peu d’observances, les fidèles aient à cœur tout de même de ne pas se laisser aller à tout lâcher, à une débandade terrible. Le scandale aurait alors touché son but. Malheur à celui par qui il arrive, nous dit le Christ.

Sachant ses jours comptés, le démon se déchaîne, rugit et divise de plus belle. C’est bien le sens du mot diabolique.