Par

Télévision à Noël: les apparitions de Fatima au programme

Fatima : la balle dans la couronne de la Vierge Marie

Noël, est-ce un jour pour regarder la télévision ? Sans doute pas. Sauf que parfois, si. Relayer en un jour sacré le grand message de Notre-Dame si souvent ostracisé, quel meilleur moment ? Les apparitions de Fatima étaient donc l’objet de deux diffusions hier soir sur RMC Découvertes. En première partie de soirée, la rediffusion d’un documentaire de 2016, Le Mystère de Fatima, en seconde, un film de Pierre Barnérias, version pour la télévision de M et le 3e secret qui bat toujours des records de popularité au cinéma.

Des commentaires dans l’air du temps anticlérical

C’était la seconde fois que je regardais ces films. Deux fois où je me faisais les mêmes réflexions. Deux fois où je n’arrivais pas aux mêmes conclusions que les experts du premier film. Si les faits d’exception relatés étaient, semble-t-il, justes – peut-être surdramatisés – comment arriver à certaines conclusions si faibles ? Malgré des analyses très sûres, des attaques contre l’Église, contre une curie corrompue et campée sur des positions ultra-conservatrices ont paru bien généralisatrices. Elles ont fini par se conformer exactement à l’air du temps anticlérical. Paradoxe saisissant !

Et de creuser le sillon toujours de la même manière pavlovienne avec des explications sociologiques : on n’est pas assez pauvre, on n’est pas assez fraternel, le pompon argumentaire revenant à Joachim Bouflet.

Pourtant qu’avons-nous appris ? Les apparitions de Fatima, liées à trois secrets, seraient closes. En l’an 2000, le cardinal Ratzinger assisté de Mgr Bertone l’a dit en conférence de presse. L’attentat contre le pape Jean-Paul II livrerait la clé d’explication.

Énigmes des prophéties conditionnelles

Mais serait-ce la seule clé ? Rien n’est moins sûr si l’on en croit ces deux films cités plus haut. Beaucoup n’ont pas été convaincus par l’interprétation officielle de ce troisième secret, apprend-on encore. Que le troisième secret soit lié à l’attentat de 1981 contre le Saint-Père d’alors, c’est une évidence. Tout a-t-il été cependant dit lors de cette conférence de presse très attendue ? Peut-être pas, on le sait depuis l’Apocalypse de saint Jean, les prophéties sont des visions d’éternité et il se peut que le message n’ait pas livré non plus tout son déploiement.

Dans cette optique, l’une des conclusions avancées concernerait une crise de l’Église sans précédent, la fin de l’Église, la fin de la papauté (curseur à 01:12:52), un temps où il n’y aurait plus de pape. Dans la foi, le catholique ne peut souscrire à cela. Le Christ promet dans l’Évangile à l’apôtre Pierre que les portes de l’enfer ne prévaudront pas sur l’Église. Que des temps troublés, terribles de persécution, nous attendent jusqu’à faire croire cela ? Probablement !

Est-ce ce qui nous attend ? Nul doute qu’il y ait à vivre un temps de sépulcre, de mise au tombeau après une forme de mise à mort. L’Église n’a-t-elle pas à vivre ce que le Christ a lui-même vécu ? Mais résurrection, il y aura également. Qui oserait manquer de foi face à ce grand mystère de la Parousie ? Le second avènement du Christ, nous l’espérons. Nous le chantons après chaque consécration dans l’anamnèse. Nous le récitons dans le Symbole des apôtres tous les dimanches en mentionnant cette heure de jugement « des vivants et des morts ».

La Foi sur la terre

Les conclusions que j’aurais aimé voir tirer plus nettement concernent donc la Foi. La Vierge Marie ne s’est pas déplacée à temps et à contre-temps pour nous chanter « Si tous les enfants du monde… ». Son message miséricordieux est certes universel mais que dit la Mère de Dieu invariablement ? À Lourdes, à Fatima, à Akita… ? Des paroles d’appel au repentir, de préparation à la rencontre ultime dans ce « monde à venir », de mise en garde des offenses faites à Dieu, de mise en garde de l’Enfer où se perdent tant d’âmes. Du salut de notre âme immortelle, il est ainsi tout le temps question… soit des mystères de fins dernières dont on ne parle presque plus à qui que ce soit.

Au lieu de cela, dans les prières universelles, on prie gentiment pour « celles et ceux », pour les migrants ou pour un meilleur pouvoir d’achat comme si l’Église n’était qu’une ONG parmi d’autres, une entité aux riches missions humanitaires que de toutes façons elle fait également, et même très bien ! Au lieu de cela l’on continue, dans un étrange retour à la case départ, de chanter à pleines voix « Tu es le Dieu des grands espaces… » comme s’il n’y avait jamais eu de révolution Jean-Paul II.

Alors, que ne comprenons-nous décidément pas ? À la Salette, la Vierge qui a tant ému Léon Bloy, appelle au respect du dimanche, au respect d’un temps appartenant de droit à Dieu. Quels fous nous sommes de transgresser cela, de ne pas voir la sagesse de ces apparitions qui toutes concernent la Foi au seul Christ sauveur et les promesses de bonheur vrai, être avec le Christ dans le paradis ! « En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis », dit le Christ en croix au bon larron, la deuxième des sept paroles prononcées à l’heure cruciale.

Les perversions en cours

La « voracité » consumériste dont nous a parlé le pape François dans son homélie de Noël nous empêchera-t-elle d’entendre cette parole révélée, faite pour chaque homme pécheur ? L’un des multiples signes de cette voracité, acheter des cadeaux de Noël le dimanche, et en particulier les dimanches de l’Avent, n’est-il pas l’une des perversions ultimes de la fête dont met en garde le pape ?

Beaucoup sont certes pardonnables, ne savent pas ce qu’ils font, mais à ceux qui savent incombent de faire connaître sans temporiser les messages de Notre-Dame à tous ses enfants ! Écoutons celle qui pleure, écoutons notre mère du Ciel qui enjoint tous ses enfants à des actes de Foi urgentissimes. À l’aune de Dieu, sur cette terre, il n’est certes jamais trop tard mais attention, comme dirait twitter, hashtag tic tac, tic tac…

***

Lire sur le site du Saint-Siège la dernière catéchèse de Benoît XVI de l’Année de la Foi, lors de l’audience du 11 décembre 2013 “Je crois en la vie éternelle”.