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Régionales 2015 : Convaincre de ne pas voter Front national…

Régionales

La campagne électorale de ce second tour des Régionales restera dans les annales ! Si l’on n’était pas convaincu des collusions entre le pouvoir politique et le pouvoir médiatique, eh bien, désormais, la démonstration est réalisée en grand ces derniers jours. Et comme jamais ! Point besoin d’être partisan de tel ou tel pour s’empêcher de voir ce qui crève les yeux : le mépris de millions d’électeurs qui n’ont pas fait le choix du PS ou des Républicains. Le sommet de cette négation démocratique est difficile à choisir tant la semaine a été émaillée de prises de position ubuesques aussi stupides que méchantes. La une de Challenges pourrait bien remporter le pompon avec son “Économiquement nuls !” en direction des dirigeants frontistes. Il faut vraiment tout oser quand depuis des décennies, la France s’est toujours plus approchée du gouffre de la faillite, que le chômage n’a cessé d’augmenter, que les faillites ont poussé à bout tant et tant de chefs d’entreprise, poussé au suicide tant et tant d’agriculteurs. Alors, pour convaincre de ne pas voter Front National, il faudrait peut-être trouver un autre couplet !

Pour convaincre de pas voter Front national, de ne pas voter blanc ou de ne pas céder à l’abstention aux Régionales, il aurait fallu qu’entre les deux tours les sujets qui hantent les Français soient l’objet d’un changement de logiciel à trois cent soixante degrés : la famille, l’école et la sécurité. Dans les compétences des régions, on peut décider de proposer de quoi soutenir davantage la famille père, mère enfant, de promettre de ne plus allouer de subventions aux lobbies de sa destruction car, rappelons-le, la famille est la cellule de base de la société, et en tant que telle reste à protéger d’urgence. Pour soutenir la famille, quoi de plus urgent qu’une école qui retrouve sa mission d’instruction ? Qu’on cesse de croire que les millions alloués au numérique vont régler les problèmes. Que les régions pèsent au contraire – autant qu’elles le peuvent –  pour faire abroger au plus vite la terrible réforme du collège qui réduit de manière inouïe les heures d’enseignement fondamental.

Sur les listes des Régionales, les bons ne sont pas aux bonnes places

Pour convaincre de “bien” voter dimanche, il aurait fallu que le discours patriotique ne passe pas par blanc bonnet et bonnet blanc. J’aurais voulu par exemple entendre Valérie Pécresse s’insurger, entre autres, contre le 49.3 de Manuel Valls imposant la Loi Macron et le travail le dimanche, défendre un noyau historique de culture française : le repos dominical. Au lieu de quoi, la tête de liste des Républicains propose toujours plus de Grand Paris, toujours plus de folie des grandeurs ou le travail le dimanche sera évidemment la règle. Je vois par exemple sur ses listes M. Pierre-Yves Bournazel en première position, lui qui à la Primaire des Municipales emmenée par NKM avait enfoncé le clou du travail dominical contre Franck Margain (PCD), farouche défenseur du repos dominical, mais que l’on ne retrouve qu’en quinzième position sur la liste de ces Régionales en 2015.

Pour convaincre de ne pas voter FN, blanc ou de ne pas s’abstenir dimanche prochain, il n’aurait pas fallu ce discours laïciste ou républicaniste. J’aurais voulu que soit mise en valeur une laïcité sereine, ouverte, tolérante où l’on aurait vu que le socle chrétien de la France est le meilleur atout pour ce vivre-ensemble que tout le monde a pourtant à la bouche de manière vide. J’aurais voulu que l’adjectif “française” soit systématiquement accolé au mot République comme le prononce d’ailleurs toujours l’ancien premier ministre, François Fillon.

Deux consolations : sur les listes de Valérie Pécresse, Patrick Karam, président de la CHREDO, en bonne position ; Jean-François Legaret, celui-là même qui prit la défense de Nicolas, mis en prison après une manifestation de La Manif Pour Tous. La prudence doit nous saisir dans notre intention de vote. Ces deux noms pourraient bien m’aider à choisir dans une indécision qui n’a jamais été aussi grande.