Restaurer la cathédrale Notre-Dame comme les vieilles nefs

« Fluctuat nec mergitur » prophétise la devise de la ville de Paris.

La cathédrale Notre-Dame, cœur battant de Paris, a pris feu lundi dernier mais aujourd’hui, jour de Pâques, grâce aux pompiers et à la prière de tous, malgré la férocité du feu, elle est toujours debout.

Depuis la catastrophe, se pose la question de sa réhabilitation : restauration, recréation ? “Nous la rebâtirons plus belle” a asséné le président de la république.

Les vieux gréements

Peut-être aurions-nous avantage à nous pencher sur l’analogie avec le monde maritime qui chaque année rénove, reconstruit, réhabilite de nombreux vieux gréements. Il est intéressant de découvrir à quel point le souci de rénover à l’identique est présent. Et lors de grandes fêtes maritimes, quel succès pour L’Hermione, Le Belem, Le Renard, La Recouvrance, Notre-Dame de Rocamadour, Notre-Dame de Rumengol, Notre-Dame des Flots, La Marie-Claudine… et tant d’autres, plus petits, moins connus, mais magnifiques quand toutes ces nefs pavoisent toutes ensemble ! Elles provoquent l’admiration des spectateurs et la fierté de corps de métiers qui ont su garder les compétences nécessaires.

Qui imaginerait un seul instant que Pen-Duick, en pleine rénovation, sorte de son chantier transformé par un “geste contemporain” aussi génial soit-il ? Lors de sa première réhabilitation, Éric Tabarly a été très novateur dans la technique et le choix des matériaux pour aboutir à un magnifique Pen-Duick fidèle à son modèle.

Ce rapprochement avec le monde maritime s’impose doublement quand tant de charpentes d’églises et de chapelles sont construites comme des carènes inversées, rappelant la barque qu’est l’Église, ou encore l’arche de Noé qui a sauvé la création.

A la hauteur de la foi

Alors Notre-Dame de Paris, nous la voulons aussi restaurée à l’identique dans sa fonction première, celle d’un lieu de prière dédié à Marie, un symbole de notre foi qui met la Femme à une place unique, une cathédrale gardienne du Saint-Sacrement comme Marie a porté l’Enfant-Jésus en son sein. Cela, nos ancêtres contemplant les Écritures l’avaient compris. Ainsi la beauté de cette cathédrale est-elle à la hauteur de la foi de ses bâtisseurs. L’épreuve de l’incendie de Notre-Dame de Paris nous appelle à redécouvrir l’immense mystère de l’Incarnation et à le clamer dans sa rénovation.

Oui, le monde maritime, plus qu’une piste de réflexion, nous indique clairement le chemin.

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