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“Lumière du monde” de Benoît XVI en livre de poche

 Fatima

Lumière du monde de Benoît XVI est paru en livre de poche (2012).

BENOÎT XVI, LUMIÈRE DU MONDE

Bayard, 2010.

À la fin de ses exorcismes spirituels[1], Philippe Murray s’était ri de ceux qui, « pas contents du tout » en 2005, avaient regretté haut et fort l’élection du nouveau pape, ayant espéré un pape comme eux, « pas un pape papiste ou papophile », mais « un pape papophobe, non papolâtre ou papocrate. Un pape moderne. Un pape comme la société moderne. » La presse s’était alors liguée pour faire chorus et hurler que, non décidément, le pape « ne passait pas ». Pourtant, plus de cinq ans après l’événement historique des funérailles de Jean-Paul II, force est de constater que son successeur, Benoît XVI, « ce pape inadmissible »[2] passe ! Et même très bien. La preuve ? Le deuxième livre d’entretiens avec le journaliste allemand Peter Seewald. À ce jour, il s’en est vendu plus d’un million d’exemplaires[3]. Les « lecteurs attentifs » qu’espérait le cardinal Ratzinger dans son premier opus sont au rendez-vous du second. 

Après le sel de la terre[4] , la lumière du monde : le deuxième volet du diptyque d’un cardinal devenu pape

Les deux titres des livres d’entretiens du pape avec Peter Seewald viennent du même passage de l’Évangile[5], parabole où Jésus s’adresse à ses disciples les exhortant à être ce qu’ils doivent être, sel qui ne s’affadit pas, lumière qu’on ne doit pas mettre sous le boisseau. Deux images fondamentales[6] de la vie des hommes pour deux livres sortis à treize ans d’intervalles, deux images distinctes pour explorer une continuité. La conversation avec les hommes de son temps ne s’interrompt pas alors que le cardinal particulier d’une certaine terre, l’Allemande, est devenu pape pour tous, pape du monde entier préoccupé de « l’extinction de la lumière qui vient de Dieu »[7].

En exergue de l’ouvrage s’affichent également des versets programmatiques de la Bible, ceux du psaume 53 avec la si touchante image de Dieu se penchant sur les hommes « pour voir s’il en est un de sensé, un qui cherche Dieu ». Les six heures de Castel Gondolfo accordées par Benoît XVI à Peter Seewald tourneront bien autour de la grande question abordée également aux Bernardins en 2008 à Paris, cet essentiel « quaerere Deum » que vient éroder dangereusement un nouveau « paganisme » dans une « société de la rapacité ».

Succession de questions et de réponses, Lumière du monde se lit aisément, de manière continue ou plus discontinue. Organisées en trois grandes parties, elles se déroulent, denses et exigeantes mais claires sans jamais fatiguer, entre chapitres zoomant sur les « Signes des temps », un tour d’horizon du Pontificat, et un « Où allons-nous ? » dynamique, remettant les fins dernières au cœur de l’espérance. Les questions longues du journaliste pourraient agacer, tant elles prennent de place dans l’ouvrage. Mais en réalité, il n’en est rien : dans leur souci de précision, elles révèlent l’incroyable activité du pape et la connaissance amicale du journaliste pour son illustre compatriote, scannent un état de l’Église passionnant. Elles sont d’un grand intérêt d’un point de vue des détails, comme de la vérité des chiffres, impressionnants, n’en déplaise à ceux qui n’attendent qu’à « s’en prendre au pape » ! Outre les dix-sept millions supplémentaires des catholiques dans le monde en 2009, citons par exemple le rappel précis de Seewald à propos de la bonne, de la vraie modernité, de la Nouvelle évangélisation et du mouvement de la sécularisation : « Objectivement, l’Église catholique est la plus grande organisation du monde, avec sur le globe terrestre entier un réseau central qui fonctionne bien. Elle a un milliard deux cent millions de membres, quatre mille évêques, quatre cent mille prêtres, des millions de religieux. Elle a des milliers d’universités, de monastères, d’écoles, d’institutions sociales. Elle est le plus grand employeur après l’État dans des pays comme l’Allemagne. » Les faits et gestes, prises de position, écrits de Benoît XVI n’ont manifestement aucun secret pour notre interviewer. Le va et vient des questions donne au lecteur une délicate connaissance du pape qui se marie avec celle que produisent les réponses qui ne se dérobent à aucun moment.

Bien sûr, il y a la vérité surgissant des horribles affaires qui ont secoué l’année 2009. Le pape revient sans les esquiver, montre sa capacité à admettre des dysfonctionnements de communication mais la force du livre n’est pas d’abord là. Il est dommage que la presse soit allée jusqu’à réduire parfois Lumière du monde à une stratégie, à une communication de circonstance que résumerait une obligatoire réponse aux affaires. Réponse qui ne manque pas cependant d’être donnée : à propos des abus sexuels, le pape n’hésite pas à parler de « choc inouï » et veut examiner « comment cela a pu se produire », mettant en cause outre « l’obscurcissement de la pensée », un droit pénal ecclésiastique qui n’a plus fonctionné depuis le milieu des années 1960 et « un environnement spirituel dans lequel les fondamentaux de la théologie morale, le bien et le mal, étaient mis en doute au sein même de l’Église ».

À quatre-vingt-trois ans, Benoît XVI est une leçon vivante. Aux détracteurs ne lâchant jamais prise, le pape offre un démenti net aux accusations d’archaïsme quand il cherche inlassablement à réconcilier les modernes à peine dégrisés des crises du XXe siècle avec une juste modernité, ces modernes pour lesquels « l’athéisme pratique est aujourd’hui la règle normale de vie ». Coup de génie que le renversement consistant à proposer l’Église vivante comme voie sûre de la modernité, à espérer « une moralité de la modernité » y mettant au cœur « la vérité comme porteuse de repères », luttant « pour l’unité de la foi et de la raison ».

   La modernité n’est certes pas construite uniquement sur du négatif. Si c’était le cas, elle ne pourrait durer longtemps. Elle porte en soi de grandes valeurs morales qui viennent aussi et justement du christianisme, qui ne sont arrivées à la conscience de l’humanité que grâce au christianisme. Là où elles sont défendues – et le pape doit les défendre – il y a accord sur de vastes domaines. » (p. 40).

   La réconciliation avec la raison, une ample raison, que le pape cherche à obtenir des modernes était d’ailleurs tout l’enjeu de la controverse de Ratisbonne[8]. Revenant sur l’épisode qui l’a attristé, le Saint-Père constate néanmoins qu’un dialogue public a été amorcé par l’islam depuis le malentendu du 12 septembre 2008, amorcé autour de son rapport à la violence, autour de la raison, et se réjouit de la réflexion interne que cela a finalement suscitée.

   Réconciliation et unité des chrétiens

Malgré son âge, le pape n’est à l’évidence pas un pape de transition, il travaille avec « fraîcheur et énergie » en vue de « l’ère nouvelle pour l’évangélisation ». Le presse manifestement l’urgence que soit proclamé l’Évangile avec sa « grande rationalité immuable mais aussi avec le pouvoir qui est le sien et qui dépasse la rationalité afin qu’il reprenne place dans notre pensée et dans notre compréhension ». Frappe l’immense travail de ce pape à réconcilier les chrétiens, à unir ce qui a été désuni dans l’histoire avec des efforts incessants en direction de l’orthodoxie, l’immense chantier que Jean-Paul II n’a pas pu achever. Que ce soit des Anglicans considérant possible une « primauté d’honneur du pape pour tous les chrétiens », certains protestants pouvant reconnaître le pape comme « porte-parole de l’ensemble de la chrétienté mondiale » ou encore le théologien russe orthodoxe John Meyendorff disant que leurs « autocéphalies » étaient leur plus grand problème, devient clair que le besoin de « quelque chose comme la primauté » serait un organe majeur pour assurer l’unité ».

   Du côté des juifs, le pape poursuit inlassablement la réconciliation amorcée par son prédécesseur, œuvrant à un « nouvel entrelacs » d’Israël et de l’Église, attendant confiant « l’heure historique » de l’unité. Benoît ne se satisfait pas de l’avancée qu’a pourtant constituée la nouvelle désignation des juifs en « frères aînés dans la foi », constatant que cette appellation ne leur plaisait pas parfaitement, leur préférant « pères dans la foi » qu’ils sont également.

   Les premières fois de Benoît XVI

  En fin d’ouvrage, une très précieuse annexe dresse une biographie et une brève chronique du pontificat du pape. Édifiant ! Particulièrement saisissantes toutes les premières fois de Benoît XVI. Il y a bien sûr cette première fois où le pape « en fonction » se consacre – comme d’ailleurs dans ce livre d’entretiens avec un journaliste – à une étude théologique résolue sur Jésus-Christ et où sur la couverture le nom de l’auteur n’est pas son nom de pape mais Joseph Ratzinger. Un livre événement. Le pape du don s’explique : « Je laisse au Bon Dieu le soin de le dire. Je voulais donner ce livre pour aider les gens. Si mon élection comme pape permet d’aider encore plus de gens, je m’en réjouis bien entendu ».

   Premier pape des temps modernes à renoncer à porter sur son blason la tiare, première visite pontificale d’un lieu de culte juif en Allemagne, première fois où un pape prend part aux commentaires au cours d’un synode épiscopal introduisant le débat libre, première fois où dans un geste œcuménique fort la désignation de « Patriarche d’Occident » n’apparaît plus parmi les titres officiels du pape, première rencontre officielle jamais organisée entre le pape et des représentants des mennonites, première audience d’un monarque saoudien auprès d’un chef de l’Église catholique, premier pape de l’histoire à visiter le Dôme du Rocher, site musulman sur l’Esplanade des Mosquées à Jérusalem, première fois qu’un pape rencontre des hommes et des femmes ayant fait l’objet d’abus sexuels de la part de prêtres catholiques, première béatification jamais célébrée sur le sol anglais avec celle du cardinal John Henry Newman… Ces premières fois ne sont probablement pas les dernières.

   Fatima et le retour du Christ

Le spectateur et le lecteur attentif de Benoît XVI n’ont pas manqué de voir à quel point son voyage au Portugal le 13 mai 2010 aura été marquant[9]. Il s’est passé là quelque chose. Tous les journalistes ont noté l’extrême recueillement de Benoît XVI au pied de la statue de la Vierge couronnée, Vierge du miracle du soleil « garante de la bonté de Dieu ». Les ultimes pages reviennent sur la fameuse interprétation de la scène d’un évêque vêtu de blanc s’effondrant sous les balles[10] de soldats donnée réalisée avec l’attentat de Jean-Paul II. Or, ayant rappelé la déclaration de Joseph Ratzinger « celui qui croit que la mission prophétique de Fatima est achevé, se trompe », Peter Seewald rapporte la réponse du pape : « le message n’est pas clos » alors que le pouvoir du mal très grand menace la foi, y compris hélas ! à l’intérieur de l’Église[11]. « Puissent ces sept années qui nous séparent du centenaire des Apparitions hâter le triomphe annoncé du Cœur immaculé de Marie à la gloire de la Très Sainte Trinité. » Le mot « triomphe » intrigue notre journaliste. Le pape s’explique :

j’ai dit que le « triomphe » se rapprocherait…j’attends désormais… que le pouvoir du mal soit réfréné ; que la force de Dieu se montre toujours à travers la force de la Mère et la maintient en vie. L’Église est constamment appelée à faire ce qu’Abraham lui a demandé de faire : veiller à ce qu’il y a suffisamment de justes pour contenir le mal et la destruction. J’ai compris que les forces du bien peuvent de nouveau grandir. Dans ce sens, les triomphes de Dieu, les triomphes de Marie, sont discrets mais réels. (p. 217)

Sur le terrifiant, le spectaculaire ou le dramatique, on sent des réponses timides de Benoît XVI ne cédant surtout pas à la surenchère, des réponses en deçà de ce que les questions posées pouvaient laisser espérer d’autant qu’elles prenaient appui sur les propres paroles du pape lors de son voyage ! Que ce soit sur Fatima, le retour du Christ, le rôle explicite de sœur Faustine à la préparation du monde au retour définitif du Christ, le pape se cantonne de donner l’explication traditionnelle, par l’Eucharistie par exemple où nous vivons du réalisme eschatologique, où nous allons « au-devant de lui qui vient » ; ainsi nous nous préparons alors toujours au retour définitif. 

Rapprochement, réconciliation, modification, rénovation, transformation, refonte… autant de mots qui caractérisent une mise à jour exceptionnelle de l’Église d’après Vatican II, qui ponctuent cet itinéraire dialogique d’un pape qui veut se faire proche des hommes et maintient le cap d’un navire qui tangue. Itinéraire exceptionnel d’un « humble serviteur appelé à la vigne du Seigneur. » Beaucoup avaient voulu réduire ce théologien hors pair à une image honteuse de traditionaliste étriqué. Rien de plus faux à la lecture de ces réponses en liberté à des questions qui n’avaient pas été soumises à l’avance. Aucune n’a été d’ailleurs retirée. Le pape, l’Église, les signes des temps ? Benoît XVI, un signe des temps ! 

H.B.  

 

Benoît XVI

À propos d’une majorité de baptisés acceptant d’être dominés par une minorité de directeurs d’opinion :

Cela fait apparaître une problématique interne. Jusqu’à quel point en effet les gens appartiennent-ils encore à l’Église ? D’un côté, ils veulent en faire partie, ils ne veulent pas perdre le fondement. De l’autre ils sont aussi intérieurement influencés et formés par la pensée moderne. Toute la vie est marquée par le mélange et la fréquentation non assimilés de volonté chrétienne fondamentale et d’une nouvelle philosophie. Cela engendre une sorte de schizophrénie, une existence scindée.

Nous devons nous efforcer de faire en sorte que les deux, Église et pensée moderne, autant que cela puisse se concilier, s’adaptent l’une à l’autre. L’existence chrétienne ne doit pas devenir une sphère archaïque que je maintiens d’une manière ou d’une autre et où je vis en quelque sorte à côté de la modernité. C’est bien plutôt quelque chose de vivant, de moderne, qui travaille et forme l’ensemble de ma modernité – qui littéralement, l’embrasse.

Qu’il faille mener une grande lutte intellectuelle sur ce terrain, je l’ai récemment exprimé en fondant un « Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation. » Il est important que nous essayions de vivre et de penser le christianisme de telle manière que la bonne, la vraie modernité l’accepte en soi – et en même temps se sépare et se distingue de ce qui devient une contre-religion.  

  Lumière du monde, chap. 5, « Dictature du relativisme », p. 82.

De la résistance des chrétiens à la propagande mondiale en faveur d’un comportement négatif :

Nous avons effectivement dans une certaine mesure, besoin d’îles où la foi en Dieu et la simplicité interne du christianisme vivent et rayonnent ; d’oasis, d’arches de Noé dans lesquelles l’homme peut toujours venir se réfugier. Les espaces de protection sont les espaces de liturgie. Reste que même dans les différents mouvements et communautés, dans les paroisses, dans les célébrations des sacrements, dans les exercices de piété, dans les pèlerinages, etc, l’Église cherche à offrir des forces de résistance, puis à développer des zones de protection dans lesquelles la beauté du monde, la beauté de l’existence possible, devient de nouveau visible en contraste avec tout ce qui est abîmé autour de nous.

  Lumière du monde, chap. 17, « Jésus-Christ revient », p. 230.


[1] Philippe Murray, Essais, Exorcismes spirituels IV, Moderne contre moderne, « Le pape », (p. 1757-1758), Les Belles Lettres, 2010.

[2] Versus « Un pape qui lâche ses bondieuseries pour notre eau bénite et ses patenôtres transcendants pour nos homélies multiculturelles. »

[3] Julien Chavanne, « L’Actu du jour » sur Radio Notre-Dame, le 21 janvier 2010 : le livre du pape « bat des records ». Selon les « calculs approximatifs » de L’Osservatore Romano, il s’en serait vendu « quatre-vingt mille exemplaires en France, deux cent mille en Allemagne, des chiffres fous ! ». Ce que confirme François Rod, directeur de La Procure à Paris : « immense succès », « incontestable », « énorme ». Pour se faire une idée, il donne le chiffre à peine croyable de cinq mille trois cents exemplaires vendus pendant le seul mois de décembre, ce qui est véritablement exceptionnel. À titre de comparaison, le Prix Goncourt, Michel Houellebecq pour l’année 2010, s’est vendu à huit cents exemplaires. C’est donc « cinq ou six fois la meilleure vente » dans une librairie comme La Procure. « Les ventes continuent, très bonnes au mois de janvier. Les premiers lecteurs en disent du bien autour d’eux. Le bouche à oreille marche. C’est un succès durable ». Monte un « phénomène d’intérêt profond pour ce que le pape dit dans ce livre ». Les lecteurs sont sensibles à la « très belle figure de Benoît XVI qui apparaît à travers le livre, un homme modeste qui dit ce qu’il pense, ne refuse pas les questions, parle comme croyant. »

[4] Flammarion/Cerf, 1997. http://www.libertepolitique.com/l-espace-librairie/2658-joseph-ratzingerle-sel-de-la-terreflammarion-1997-278-p-1883-

[5] (Mt, 5, 13-16).

[6] L’image de la semence, comme le grain de sénevé présent dans Le Sel de la terre (Flammarion/Cerf, 1997), est également convoquée dans Lumière du monde : « Mais le Seigneur nous a aussi dit qu’il y aura de l’ivraie dans le blé mais que la semence, Sa semence, continuera quand même à lever. C’est en cela que nous avons confiance. » (p. 45).

[7] Benoît XVI aux évêques du monde entier le 10 mars 2009 : « À notre époque où dans de vastes régions de la terre la foi risque de s’éteindre comme une flamme qui ne trouve plus à s’alimenter, la priorité qui prédomine est de rendre Dieu présent dans ce monde et d’ouvrir aux hommes l’accès à Dieu. Non pas à un dieu quelconque, mais à ce Dieu qui a parlé sur le Sinaï; à ce Dieu dont nous reconnaissons le visage dans l’amour poussé jusqu’au bout – en Jésus Christ crucifié et ressuscité. »

[8] Extrait en annexe.

[9] Plusieurs journaux titrent dont L’Express et Libération « Affluence monstre à Fatima : le peuple chrétien soutient son pape. » Un demi-million de fidèles en effet au rendez-vous, le scandale des abus sexuels n’a pas affaibli le soutien des fidèles au pape, plus qu’en l’an 2000 lors du voyage de Jean-Paul II.

[10] Au début de Lumière du monde, Peter Seewald demande au pape s’il a peur d’un attentat. « Non », répond Benoît XVI.

[11] Lettre pastorale de Benoît XVI aux catholiques d’Irlande en annexe.