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Le Ministère de la culture veut autoriser le film porno “Love” aux mineurs

Gaspar Noé Love Film porno

Ça promet ! Voici que notre ministre de la culture se lance dans une bataille qui ne l’honore pas. Sous prétexte que la petite association Promouvoir destinée à contrer le sexe et la violence au cinéma ne serait pas de la bonne couleur politique, Fleur Pellerin se lance dans un soutien politicard du film Love. Le film initialement interdit aux moins de 16 ans, devait l’être finalement aux moins de 18 ans grâce à la vigilance de cette association experte. Mais l’on apprend ce matin que Fleur Pellerin n’en restera pas là.

L’offensive de “Promouvoir”

Dans une longue interview au magazine Première, l’avocat de Promouvoir, André Bonnet, venait pourtant de s’expliquer sur ses différentes et justes victoires consistant la plupart du temps à faire tomber les visas d’exploitation des films sortis, les faisant basculer souvent d’une simple interdiction aux moins de 16 ans à une interdiction vaguement plus corsée aux moins de 18 ans. De fait, la majorité en France et dans de nombreux pays reste encore à 18 ans, n’en déplaise à certains. La protection des mineurs demeure une grande cause en France.

Le journal gratuit 20minutes (et donc subventionné par les puissances d’argent, celles-là mêmes qui produisent ce genre de films salaces), le quotidien Le Monde ne l’entendent pas de cette oreille et se lancent dans une longue chasse aux sorcières. Quand on veut attaquer désormais quelqu’un dans les médias et que l’on n’a guère d’arguments, on l’accuse d’extrême droite. Fi de la vérité des faits, fi du droit à respecter, fi de la protection des mineurs !

Promu au rang de culture, le dégueulasse porno

Une chose est sûre : pour mener une telle défense – honneur à André Bonnet  ! – il faut un peu d’irascible, une once de courage, beaucoup de responsabilité, choses les moins partagées en France où l’esprit de consensus et de mollesse règne et où l’on confond liberté et dégueulasserie ; choses les moins partagées au sein de nos partis politiques fatigués qui ne songent qu’à se démarquer au lieu de s’affirmer.

L’irascible est cependant capitale pour ne rien lâcher. Il y va de la protection de nos jeunes, qui n’est de droite ni de gauche. Parents, éducateurs, responsables de tout bord, nous n’avons pas le droit de faillir. Cette passion noble n’est pas le lot des extrémistes. En tant qu’elle cherche à réordonner une justice abîmée, elle est constitutive de toute véritable humanité. Sans elle ne reste que trop sûre décadence !

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Réécouter Le Masque et la Plume de France Inter du 2 août 2015.

Curseur à 05:29. Savoureuse critique de Michel Ciment – Revue Positif (à 08:58 “Love : mélodrame pornographique en une dimension… on n’est plus dans la 3D mais dans la 1D… alternance de scènes érotiques hard et de vacuité du dialogue”), de Xavier Leherpeur – Ciné Live (à 10:43 “emmerdement maximum… j’ai vu le film en relief pendant deux heures 20… charge la barque de la femme… caricature le désir féminin absent du début à la fin… caméra gynécologique… éjaculation faciale en 3D qui ressemble plutôt à un accident de lait concentré”…), de Pierre Murat – Télérama (à 14:03, critique normande, “l’éjaculation qu’on reçoit en pleine gueule… conseille à son copain de partouser… provoc adolescente… On voit des bites… quelque chose de pas très réussi”…)

Lire sur le blog de Philippe Bilger (8 août) “De l’art et du cochon”

Lire sur le site d’Europe 1 “Fleur Pellerin dépose un recours au Conseil d’État pour autoriser la diffusion du film “Love” de Gaspar Noé aux mineurs”

Lire sur le site de Cosmopolitan Staragora Love : Jack Lang veut que les mineurs puissent voir le film de Gaspar Noé”

Lire sur le site de l’INA Global “Protection des mineurs et œuvres cinématographiques, un état des lieux”

Lire sur le site d’Allo Ciné, le droit de réponse d’André Bonnet “Love interdit aux moins de 18 ans : le droit de réponse de l’association Promouvoir”

Lire sur le site de Rue 89Atteint par le sperme : le juge a regardé Love”