Vendredi Saint : Dieu riche en miséricorde
Tous ceux qui ont vécu intensément le splendide pontificat de Jean-Paul II (1) savent à quel point le Grand Jubilé fut le cœur battant de sa mission d’exception. Préparée spécifiquement pendant trois ans, l’année 2000 voit un pape très affaibli qui ne reculera pourtant pas devant l’épreuve de longues cérémonies prévues pendant plus d’un an.
Nous le voyons encore et le verrons longtemps dans notre mémoire, à genoux dans sa chasuble de grand prêtre, ouvrant la porte sainte de la basilique Saint-Pierre, faisant entrer toute l’Église dans le nouveau millénaire, dans le Grand Jubilé de l’Incarnation et de la Rédemption, dans la miséricorde divine, eaux vives données à flots gratuitement. Que Jean-Paul II soit canonisé le 27 avril prochain à Rome, en la fête de la Miséricorde précisément, doit nous rappeler ces hauts moments, l’urgence toujours actuelle que le pape slave n’avait cessé de porter au monde entier.
Ce Vendredi Saint commence la neuvaine de la Miséricorde divine demandée par Jésus à sainte Faustine, religieuse polonaise que Jean-Paul II canonisa le 30 avril 2000. Neuf jours donc pour intercéder auprès du Dieu Saint, du Dieu fort pour nous pécheurs et pour le monde entier par la douloureuse Passion de son Fils. N’hésitons pas et coopérons ardemment au Salut que le Christ a payé d’un si grand prix, spécialement en cette année de grâce de la canonisation de Jean-Paul II. H.B.
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(1) Les journalistes ne vont pas manquer, à l’occasion de la canonisation, de ressortir en boucle la ritournelle que Jean-Paul II était un “formidable acteur”, que les jeunes venaient “écouter plus la chanson que le chanteur”. À cette idiotie de premier ordre ma mise au point écrite le 6 mai 2005 et publiée dans le Décryptage d’alors sur le site Liberté politique (aujourd’hui tronquée à cause d’une migration de site).
Extrait de l’homélie du bienheureux Jean-Paul II prononcée le 30 avril 2000 lors de la canonisation de sœur Faustine Kowalska.
1. “Confitemini Domino quoniam bonus, quoniam in saeculum misericordia eius“, “Rendez grâce à Yahvé, car il est bon, car éternel est son amour!” (Ps 118, 1). C’est ce que chante l’Eglise en l’Octave de Pâques, recueillant presque des lèvres du Christ ces paroles du Psaume ; des lèvres du Christ ressuscité, qui dans le Cénacle, apporte la grande annonce de la miséricorde divine et en confie le ministère aux apôtres : « Paix à vous! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie […] Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » (Jn 20, 21-23). Avant de prononcer ces paroles, Jésus montre ses mains et son côté. C’est-à-dire qu’il montre les blessures de la Passion, en particulier la blessure du cœur, source d’où jaillit la grande vague de miséricorde qui se déverse sur l’humanité. De ce cœur, Sœur Faustyna Kowalska, la bienheureuse que dorénavant nous appellerons sainte, verra partir deux faisceaux de lumière qui illuminent le monde. « Les deux rayons, lui expliqua un jour Jésus lui-même, représentent le sang et l’eau » (Journal, Librairie éditrice vaticane, p. 132).
2. Sang et eau ! La pensée s’envole vers le témoignage de l’évangéliste Jean, qui, lorsqu’un soldat sur le Calvaire frappa de sa lance le côté du Christ, en vit sortir « du sang et de l’eau » (cf. Jn 19, 34). Et si le sang évoque le sacrifice de la croix et le don eucharistique, l’eau, dans la symbolique de Jean, rappelle non seulement le Baptême, mais également le don de l’Esprit Saint (cf. Jn 3, 5; 4, 14; 7, 37-39). À travers le cœur du Christ crucifié, la miséricorde divine atteint les hommes : « Ma Fille, dis que je suis l’Amour et la Miséricorde en personne », demandera Jésus à Sœur Faustyna (Journal, 374). Cette miséricorde, le Christ la diffuse sur l’humanité à travers l’envoi de l’Esprit qui, dans la Trinité, est la Personne-Amour. Et la miséricorde n’est-elle pas le « second nom » de l’amour (cf. Dives in misericordia, n. 7), saisi dans son aspect le plus profond et le plus tendre, dans son aptitude à se charger de chaque besoin, en particulier dans son immense capacité de pardon ? … |
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Le Chapelet de la Miséricorde Divine
Le 14 septembre 1935, Sœur Faustine entend les mots suivants : « Dis toujours le chapelet que je t’ai appris. Celui qui le dit fera l’expérience de ma Miséricorde, sa vie durant, et surtout à l’heure de sa mort. »
Au début : Notre Père… Je vous salue Marie… Je crois en Dieu…
Sur les grains du Notre Père, on récite les paroles suivantes :
V. Père éternel, Dieu tout-puissant, je t’offre en ce jour le Corps et le Sang, l’Âme et la Divinité de ton Fils Bien-Aimé, Notre Seigneur Jésus-Christ;
R. En réparation de tous nos péchés et de ceux du monde entier.
Sur les grains du “Je vous salue Marie”, on récite les paroles suivantes :
V. Par sa douloureuse Passion,
R. Prends pitié de nous et du monde entier.
Pour conclure, on dit trois fois :
V. Dieu Saint, Dieu Fort, Dieu Éternel,
R. Prends pitié de nous et du monde entier.