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Ces catholiques dont on ne veut pas

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Ce matin, j’ai écouté l’interview de Jérôme Fourquet par David Abiker sur Europe 1. Le directeur de l’institut de sondages IFOP publie en effet aux éditions Le Cerf A la droite de Dieu ce qui lui vaut un tour des plateaux des médias pour la promotion de son livre. Combien de divisions encore les catholiques ?

M’intéressent particulièrement les superpositions d’analyses concernant les catholiques pratiquants, forcément identitaires et ne comprenant pas le pape François sur les migrants. Minoritaires surtout. « C’est la première fois, malgré la mobilisation de La Manif Pour Tous, qu’un gouvernement ne recule pas et fait passer la loi qu’il défend, quitte à « humilier » l’opposition de rue. » Les catholiques pèseraient donc encore mais finalement pas assez. C’est ce qu’il faudrait ainsi retenir. En cela, il y aurait « basculement par rapport à 1984 et ce qui avait pu se passer concernant l’École Libre », ponctue le politologue.

Pas de développements sur les raisons internes de cette déchristianisation galopante et de ses conséquences inévitables : effritement de la résistance au matérialisme et à la déshumanisation, effondrement du spirituel et de l’intelligence de la foi. Uniquement préoccupante, la proportion de ceux qui ont voté Marine Le Pen au deuxième tour de la présidentielle…

Crise financière de l’Église

Dans le même temps, Europe 1 publie sur son site une note sur la crise financière que vit l’Église. « L’Église catholique a perdu 200 000 donateurs en dix ans. » La voilà obligée de vendre ses biens, de réorganiser les salariés de ses paroisses, de faire un appel aux dons. Et là, qu’on me pardonne, je me dis au passage que l’argent n’a pas d’odeur : on ne se demandera pas d’où vient l’argent, s’il vient de ceux qui s’occupent des migrants ou s’il vient de porte-monnaie plus à droite ! Bref ! Pardon pour le persiflage…

Les deux informations se superposant m’interrogent, m’attristent. La déchristianisation de la France prend de la vitesse, dans une dernière ligne droite inéluctable. Ce que j’avais perçu avec la bataille du dimanche relayée ensuite par l’affaire du mariage pour tous, est là sous nos yeux, aujourd’hui. Terrible. La période 2010-2013 aura été un tournant épouvantable. La PMA pour toutes sans père, cette déconstruction inouïe de la filiation qui vient avec son pseudo-débat, en sera comme le noir fanal. On en est là… Quelle capitulation de l’intelligence et des élites !

Le découragement organisé

Ce qui est sûr c’est qu’en quelques années, les catholiques sont passés des encouragements bienveillants aux critiques incessantes. D’où que cela vienne, ce n’est jamais ce qu’il faut qu’ils disent, qu’ils fassent, que ce soit fidèles, prêtres de base, religieux, religieuses. Le temps de grande espérance qu’avaient porté les vingt-cinq années de pontificat de Jean-Paul II a vécu.

Aujourd’hui, les catholiques se font morigéner tous les jours, à toutes les heures, sur les réseaux sociaux par les autorisés de l’exercice, par les médias (et souvent les leurs) qui les caricaturent plus souvent qu’à leur tour, par leurs propres instances, des évêques au pape, catholiques qui pourtant les soutiennent publiquement contre vents et marées quand eux-mêmes sont lâchés. Ils ne pensent pas bien. Ils n’aiment pas bien. Ils ne votent pas bien. Ils ne donnent pas assez. On a honte d’eux et des initiatives qu’ils prennent. Les voilà vilipendés pour ne pas dire persécutés chez eux et par les leurs…

Faute grave à l’égard des catholiques

Peut-être est-ce cela le plus grave : le découragement distillé jour après jour – avec dégâts collatéraux énormes comme ceux essuyés par les jeunes de leurs familles – découragement distillé non pas par leurs ennemis naturels de toujours, non, mais par ceux de chez eux.

Le combat spirituel s’annonce des plus rude car il faut résister coûte que coûte à cette noire morsure du découragement. Faute grave de ceux qui en sont responsables ! Qui sont-ils pour juger ? Redisons-nous donc toujours avec un grand de l’Histoire, mais aussi avec la grâce de Dieu, “L’échec n’est pas fatal. C’est le courage de continuer qui compte…”