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Quel collège pour demain ? Débat contradictoire au Bon Conseil

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Les “Soirées éducatives du Bon Conseil” ont attiré, ce mardi, plus de quatre cents personnes. Quel thème a donc ainsi rempli le grand amphithéâtre en pleine semaine ? La réforme du collège ! Ce n’est finalement pas si étonnant quand un sondage commandé par le Comité Orwell a montré samedi dernier que lorsque l’on demandait aux Français quelle question leur semblait la moins bien traitée par les médias, 73% d’entre eux répondaient que c’était précisément la réforme du collège. D’où cette affluence révélant et le manque d’informations sûres et l’inquiétude grandissante à mesure que la rentrée 2016 approche.


Deux invités experts ont levé le défi en expliquant, l’un le bien-fondé de la réforme, l’autre son opposition raisonnée : Olivier Noblecourt, directeur adjoint du cabinet de la Ministre de l’éducation nationale, François-Xavier Bellamy, philosophe.

Il n’est pas banal de tenir, après une journée de travail, un débat de cette nature, complexe et si spécifique, sans décrocher une minute. Les débatteurs, passionnants tous les deux, ont tenu un rythme de paroles rapide et dans une conviction sans faille qui a tenu l’auditoire véritablement en haleine. Chacun croyait fermement à sa vision de l’école et de la transmission.

La grande contradiction

Le débat contradictoire révéla malgré tout ce que nous pressentons depuis longtemps et qui advient désormais. C’est vers un changement inouï que nous nous dirigeons. Un changement de fond pour les élèves, de fond pour les professeurs avec l’infléchissement irréductible de leur mission de transmission. Si Olivier Noblecourt et François-Xavier Bellamy sont tombés d’accord concernant le constat d’une baisse générale sans précédent du niveau des élèves, ce qui en soi est une profonde nouveauté pour un administrateur de l’éducation nationale, force est de constater qu’il est difficile de ne pas suivre Bellamy quand il fustige des décisions si peu conformes à ce diagnostic noir. La contradiction n’est pas mince et pour la résumer grossièrement,elle consiste en cette érosion inéluctable des savoirs disciplinaires au moment où l’on prétend raffermir le socle des fondamentaux. Il n’en faut pas davantage pour se rendre compte qu’il y a un loup. Les professeurs depuis le début le voient et refusent cette duperie. Les parents, pour l’instant, n’ont pas l’air de vouloir voir ce qui se prépare pour leurs chères têtes blondes.

Une chose est sûre : toutes les instances, à tous les niveaux, que ce soit l’ancien ministre de droite, le secrétariat de l’enseignement catholique, les syndicats, ont donné leur aval. Un mystère inexplicable quand on observe la grogne générale des professeurs vraiment mis à mal à quelques mois de l’élection présidentielle. Un mystère, à moins que ce ne soit tout bêtement une sordide diminution des moyens. Tout le reste ne serait alors que vent ! La réforme du collège ? Moins d’heures à payer aux professeurs. Reste à savoir si cette politique suicidaire, qui atteint désormais l’os et touchera les bons élèves avides de travailler ne se retournera pas contre ceux qui l’ont imposée avec tant d’autoritarisme. En tout cas, ça gronde…

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Logo Bon ConseilÉcouter la conférence en entier sur le site du Bon Conseil

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Sondage réforme du collègehttps://comiteorwell.files.wordpress.com/2016/01/capture-4.png

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Après avoir été l’invitée hier d’Olivier Mazerolle sur RTL, Najat Vallaud-Belkacem était ce matin sur le plateau de France Inter. A part le sujet incontournable de la laïcité, les journalistes n’ont pas interrogé le ministre sur la réforme  problématique du collège.


Najat Vallaud-Belkacem répond aux questions de… par franceinter