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Adieu 2015 : ma rétrospective reconnaissante

rétrospective

Le temps de Noël s’est ouvert pour durer. Temps lumineux d’une fête dont l’octave prolonge la grâce du jour de la fête sur les huit jours suivants ! Il permettra à la crèche de rester bien visible jusqu’au 2 février, date de cette autre fête de la lumière, de la présentation du Christ au Temple. Au cœur de ces prolongations de grâces, l’année nouvelle va bientôt prendre ses droits, nous invitant certes à l’espérance d’horizons nouveaux mais également au bilan. 2015 s’en va. Elle fut rude pour beaucoup. Accueillons pourtant 2016 sans pessimisme en relisant 2015 dans une rétrospective, au-delà des douleurs, dans l’action de grâce même.

Racines chrétiennes vs déchristianisation

Tout a bien mal commencé en 2015 : la France blessée par les attentats islamistes cherche des explications à tant de haine et ne veut pas être si vite assimilée à l’esprit de Charlie. Emmanuel Todd s’essaya bien dans son juste livre à lever les difficultés mais je retiendrai pour ma part, à quelques mois de là, la définition d’Henri Guaino au congrès fondateur des Républicains où, après avoir dit que « République, c’est l’autre nom de la France », le député des Yvelines en appela également à sainte Blandine mourant en disant « Je suis chrétienne ! ». Si catholique zombie elle semble devenir, la France pourrait bien renaître de ses racines pour peu que l’on veuille les rappeler, les soigner.

C’est un fait majeur. La déchristianisation de la France et plus largement de l’Europe avance on ne peut plus rapidement. À preuve, en 2015, les lois qui en soldent l’avancée irrémédiable : Loi Macron votée arbitrairement par 49.3 détricotant le séculaire principe du repos dominical, jours fériés chrétiens mis à mal ou en voie de disparition, églises démolies, laïcité au cœur des projets d’établissement des écoles catholiques, loi de fin de vie tutoyant dangereusement l’horrible euthanasie, don d’organes sans autorisation des familles, transcription des enfants nés par GPA à l’étranger, gender.

Pendant que les chrétiens d’Occident se laissent dépouiller de leur héritage culturel, les chrétiens d’Orient subissent de leur côté le martyre, meurent atrocement pour leur foi dans une guerre barbare : je veux me souvenir que François Fillon et Valérie Pécresse sont alors montés au créneau ; qu’ils en soient remerciés.

Certains se sont malgré tout élevés contre cette apostasie pas que silencieuse. Le pape François en tout premier lieu : retenons, à côté de l’encyclique Laudato Si  où le repos dominical est au cœur du propos par trois fois, l’admirable discours à l’ONU où se trouve condamnée la confusion des genres. Le chef des catholiques – qui a au passage refusé Laurent Stefanini comme ambassadeur français près le Saint-Siège – n’a pas raté en 2015 une occasion de défendre la famille et la différence homme/femme, enjoignant à reconnaître « une loi morale inscrite dans la nature humaine elle-même, qui comprend la distinction naturelle entre homme et femme, et le respect absolu de la vie à toutes ses étapes et dans toutes ses dimensions. »

Le ministre de l’Éducation nationale français, Najat Vallaud-Belkacem, tout à sa réforme du collège qui supprime les très mineures langues anciennes et entend généraliser les très majeurs ABCD de l’égalité dans les écoles françaises, n’a que faire naturellement de ce rappel à l’ordre anthropologique ! En tout cas, à Turin, le Saint-Père, plus libre que jamais, a mobilisé les jeunes Italiens sur ces questions-là, à contre-courant de l’esprit du temps.

Les heureuses ripostes

Le hasard a quant à lui eu ses jolis clins d’œil : voilà que la comédie musicale Résiste ! met à l’honneur le dimanche chômé grâce à une chanson inédite de Michel Berger « Un dimanche au bord de l’eau ». Qu’elle se fredonne bien ! Comme elle révèle la douceur de l’atmosphère de ce jour tellement à part 

Le dimanche en danger, c’est bien entendu les églises à l’abandon, tout un patrimoine qui se délabre. Là, encore, certains ne se sont pas résignés, Denis Tillinac en tête avec sa pétition fédératrice pour Valeurs actuelles.

Ajoutons ce signe emblématique de ces temps d’athéisme pratique : la statue de saint Jean-Paul II ! Si une première statue a pu être érigée à l’ombre de la cathédrale Notre-Dame à Paris, une deuxième à Ploërmel fut en passe d’être déboulonnée. Mais finalement, celle-là a reçu in extremis son droit de maintien. Vérité en deçà …, erreur au-delà … !

Du côté des questions éthiques, malgré le rouleau compresseur du petit nombre d’idéologues éclairés avançant contre le peuple, la riposte a été fidèle et toujours intelligente : que ce soit Alliance Vita et ses happenings « Soulager n’est pas tuer », ou bien entendu La Manif Pour Tous qui avait raison depuis le début quand elle annonçait que le Mariage pour Tous était le cheval de Troie de la PMA pour les couples de femmes, de la GPA pour les couples d’hommes. Qu’on se le rappelle toujours : on nous traitait alors de menteurs ! Son dernier rassemblement au pied du Palais de justice a en tout cas marqué les esprits et le comique pot de départ organisé en l’honneur du préfet Bernard Boucault a montré que l’organisation au fameux logo ne manque pas non plus d’humour. Il est certain que le nom de ce préfet inénarrable restera gravé tant par les répressions policières que par les manipulations de chiffres lors des Manifestations anti-mariage pour tous, en particulier le 24 mars 2013.

Sans transition, me plaît de rappeler ici l’opération “Chaussettes dépareillées” de La Fondation Lejeune lors de la journée de la trisomie 21.

Rétrospective 2015 : Merci encore à …

Ouvrir une nouvelle année, c’est ainsi savoir dire merci à ceux qui ont, l’an passé, contribué à la croissance du bien commun, mais aussi à notre bien particulier comme notre famille ou notre monde professionnel épanouissant. C’est dire notre reconnaissance à ceux que l’on ne verra probablement pas dans les grandes rétrospectives m’as-tu-vu de fin d’année. À l’honneur donc dans ma rétrospective, un livre splendide Les Choses d’En-Haut d’Hélène Raveau aux éditions Salvator. Ce faux-vrai roman aurait mérité un prix. Indéniablement. Dans le domaine majeur de l’art toujours, coups de chapeau à Ennio Morricone pour sa messe pour le pape, à M. Bonnet pour sa ténacité dans l’affaire Love, mais aussi à Olivier Mordefroid pour son calendrier perpétuel et ses visuels Pontifex en Images aussi inspirés que quotidiens.

Enfin, un merci particulier à Louis Daufresne qui rend possible chaque semaine mon blog-notes le lundi à 07:08 sur radio Notre-Dame, à Antoine Devecchio pour mes deux articles parus cette année sur le site du Figaro Vox : l’un sur la loi Macron, loi carnaval, l’autre sur la Toussaint.

À tous ces « Je me souviens », je voudrais associer des comptes twitter plus ou moins actifs, mais présents fidèlement, prêts à rendre compte de leur espérance : Alain, Tournesol, Touche pas à la famille, Vandenbussche, Th.Dole, Laure

Adieu 2015, merci à ce qu’elle a su apporter de joies et de satisfactions dans le partage de convictions fortes. Bonjour 2016 qui s’annonce splendide, année sainte oblige. En route surtout pour 2017 : que les militances d’importance fassent la différence lors de la prochaine campagne électorale. Ne nous laissons pas berner par l’illusoire union moins-disante que certains voudront imposer. Personne ne doit manquer à l’appel pour faire fléchir la tiédeur politique.

En ce 31 décembre qui vient, lors de l’échange des vœux, disons-nous avec confiance « Bonne année ! » Que notre engagement pour les autres et nous-mêmes soit total !